La capitale Lushoise abrite, du 1er au 3 juin, la 17e édition du grand rendez-vous annuel de l’industrie minière de la République démocratique du Congo (RDC) et de la région de Copperbelt. C’est la ministre des Mines, Antoinette N’Samba, qui a lancé les travaux depuis la ville minière de Lubumbashi.
Après Mining Indaba 2022 en Afrique du Sud qui s’est tenu en mai dernier, un autre grand événement minier, cette fois sur le territoire congolais, réunit actuellement dans la capitale cuprifère les sociétés minières, les investisseurs et autres fournisseurs de l’industrie minière. Ce forum signe le retour en présentiel des grands débats miniers avec des acteurs de premier plan. Pour la RDC dont l’économie reste très dépendante du secteur, l’activité minière, industrielle comme artisanale reste à n’en point douter un facteur clef de l’émergence économique. Prenant la parole, la ministre N’Samba l’a d’ailleurs rappelé clairement. « Tout choc exogène sur ce secteur comporte à coup sûr un impact sur l’économie du pays dans son ensemble », a-t-elle fait savoir.
Autre dimension plutôt symbolique du forum, il se tient quatre années après la promulgation du Code minier révisé de 2018. Cette législation a suscité en son temps une tension entre le gouvernement de l’époque conduit par Ilunga Ilunkamba et la Chambre des mines. En effet, l’une des caractéristiques de la loi est qu’elle a revu à la hausse toutes les taxes. Si des contacts fructueux ont pu être établis entre les miniers et les nouvelles autorités congolaises, la question reste épineuse. A Indaba, la Chambre des mines a relevé un certain nombre de points qui continuent à fâcher, notamment la transparence du cadre réglementaire et le recadrage du régime fiscal.
A Lubumbashi, il y aura très certainement des débats sur ces différents points. Lors de son discours d’inauguration des travaux, la ministre des Mines s’est interrogée sur le rôle de l’industrie minière dans le renforcement de la résilience et de la durabilité dans l’économie nationale. Pour elle, l’économie congolaise reste étroitement attachée à son secteur minier. Mais le pays affiche clairement des attentes. Prenant la parole au nom du président de la République, le directeur de cabinet adjoint à la présidence, André Wameso, a expliqué l’importance de la création d’une véritable chaîne de valeur de l’industrie congolaise. Selon lui, la RDC cherche à promouvoir un vrai partenariat qui prend en compte l’apport du pays. « Le Congo apporte en plus de ses dignes fils et filles qui travaillent dans vos mines, les actifs miniers que vous exploitez. Et le Congo ne peut être traité en prolétaire. Mais on doit, en effet, être considéré comme un partenaire stratégique et pour cela il doit participer au fameux capital créé par Karl Marx », a-t-il conclu.