Serge Diantantu, auteur de la BD sur Simon Kimbangu, est décédé

Samedi, Juin 4, 2022 - 12:15

L'illustrateur de bandes dessinées (BD) et livres jeunesse est décédé à Chartres, en France, le 1er juin dernier, des suites d’une maladie contre laquelle il s’est battu avec acharnement durant un an

Serge Diantantu à droite, à l’issue d’une table ronde sur la stand Livres et Auteurs du Bassin du Congo au Salon du livre de Paris

Né à Mbanza-Ngungu le 4 mai 1960, en République démocratique du Congo, Serge Diantantu  a d’abord suivi des études de menuiserie et d’ébénisterie, puis des Beaux-Arts à Kinshasa avant de devenir le dessinateur-caricaturiste de renom connu dans le monde de la BD. Il est  auteur de la BD sur Simon Kimbangu,

À son arrivée en France, en 1981, il fait divers métiers, comme celui de décorateur pour la télévision et le cinéma à la Société française de production. Il travaille notamment pour les émissions de Pascal Sevran, Flavie Flament ou Christophe Dechavanne.

S’il a raconté l’histoire des grands hommes et femmes noirs sous la forme de documentaires, ou de fictions, ce qui l’anime depuis toujours, c’est la BD, un mode d’expression qu’il apprécie pour faire passer des messages sur des questions de société, comme l’esclavage, entre autres.

Il s’est notamment fait connaître pour "Il fut un jour à Gorée", ou "Mémoire de l’esclavage", dont cinq tomes sont parus.

Il a reçu deux prix : celui de la BD engagée à Lyon, en 2008, et le prix Fetkann de la jeunesse, en 2013, pour le tome 1 d’"Homme noir, d’Afrique, d’Amérique et des Antilles".

Il est également auteur de plusieurs livres, essais et album BD dont « Femme noire, je vous salue », paru en 2008; « Mémoire de l’esclavage »; « Homme noir d’Afrique, d’Amérique et des Antilles »; « Simon Kimbangu » en tant que fondateur de l’église kimbanguiste auquel il a consacré trois albums, parus en 2002, 2004 et 2010.

Serge Diantantu était un habitué de la promotion de ses œuvres et a participé aux tables rondes au Salon du livre de Paris, plus précisément au stand Livres et Auteurs du Bassin du Congo initié par "Les Dépêches de Brazzaville".

Dans le milieu des professionnels de la BD, des voix s’élèvent pour exprimer leur désarroi. Ainsi, l’artiste Al’Mata, qui l’appelait affectueusement "Mbuta", littéralement en lingala "Vieux ou grand-frère", a prononcé ces mots : « Merci pour l’héritage que tu nous laisses à travers tes œuvres ; repose en paix ».

Communiqué de la famille:

" De l'homme généreux, bienveillant et aimant qu'il était, nous garderons le souvenir d’un papa qui avait fait du devoir de mémoire son cheval de bataille durant toute sa carrière artistique. Nous sommes fiers de son engagement et de ses réalisations pour la diaspora afro descendante en France, en Afrique, dans les Caraïbes et à l'international. Fiers également de sa contribution à la conscientisation de la communauté noire sur la valorisation de son histoire, de son patrimoine et de son héritage culturel. Un artiste ne meurt jamais, il vit au travers de ses œuvres."

Marie Alfred Ngoma
Légendes et crédits photo : 
Serge Diantantu à droite, à l’issue d’une table ronde sur le stand Livres et Auteurs du Bassin du Congo au Salon du livre de Paris
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