Une plate-forme de la société civile congolaise, la Dynamique communautaire pour la cohésion sociale et le développement (Dycod), vient de saisir le secrétaire général des Nations unies au sujet de la déstabilisation envisagée de la République démocratique du Congo (RDC) et de la sous-région.
Le 30 mai dernier, la Dycod a écrit au secrétaire général des Nations unies, avec copies aux institutions régionales et internationales ainsi qu’à certains pays pour lui faire part de son plaidoyer proposant des pistes de solution visant à prévenir des conséquences désastreuses en Afrique centrale. Elle attend, par ailleurs, d'être reçue en audience par toutes les personnalités visées par sa correspondance pour des plus amples explications de ses propositions.
En effet, relevant les derniers développements des relations entre la RDC et le Rwanda marquées par le soutien avéré du régime rwandais aux rebelles du M23 qui font des morts dans l’est de la RDC depuis plusieurs années déjà, cette structure attend du secrétaire général de l’ONU et des instances régionales et internationales notamment de « condamner cette attitude récidiviste du Rwanda et ses acolytes qui vise à torpiller les efforts de pacification engagés en RDC, voulant imposer l’intégration des rebelles et miliciens dans l’armée congolaise par un nouveau mixage et brassage afin de poursuivre le pillage des ressources naturelles dans l’est du Congo ». La Dycod exhorte également les personnalités et les institutions visées à « accompagner la RDC et la sous-région dans la mise en place et l’opérationnalisation sans délai d’un programme de DDR-régional visant le rapatriement des groupes armés étrangers dans leurs pays respectifs » ; à « prendre les mesures qui s’imposent contre les ennemis de la paix en RDC et dans la sous-région » ; et « de se rappeler de la nécessité de la mise en application des recommandations du Rapport Mapping des Nations unies en vue de mettre fin à l’impunité des crimes internationaux qui continuent à se perpétrer en RDC ».
Les groupes armés exhortés à adhérer au processus de paix
De son côté, le Conseil de sécurité des Nations unies condamne tous les groupes armés qui écument l’est de la RDC dont le M23, la Coopérative pour le développement du Congo, les FDLR, la RED Tabara, les Maï-Maï et autres. Tout en exigeant la fin de toute forme de violences dans cette partie du pays, il s’insurge également contre les attaques récemment perpétrées contre les Forces armées de la République démocratique du Congo et la Monusco.
Le Conseil de sécurité recommande, par ailleurs, à ces groupes armés de se dissoudre définitivement, de déposer les armes et de participer au Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation. Pour les rebelles étrangers présents en RDC, il les exhorte à se désarmer et à retourner immédiatement et sans condition dans leurs pays d’origine respectifs. « Le Conseil se déclare également préoccupé par la situation humanitaire dans l’est de la RDC, aggravée par l’insécurité généralisée, notamment les activités déstabilisatrices des groupes armés et les attaques prenant les camps de personnes déplacées pour cible », appuie-t-il, saluant l’engagement des chefs d’Etat de la région pour l’instauration d’une paix durable en RDC et leur soutien à la Monusco. Il souligne, par contre, que l’élimination de la menace des groupes armés étrangers nécessitera une approche intégrée à l’échelle régionale et une forte volonté politique.