Construire l’avenir en synergie parfaite et regarder dans la même direction, tel est le leitmotiv qui, dorénavant, devra caractériser les relations entre le Royaume de Belgique et la République démocratique du Congo (RDC). C’est autour de ce message fort que s’est cristallisé le tête-à-tête, le 8 juin, à Kinshasa entre le président Félix-Antoine Tshisekedi et le roi Philippe au Palais de la nation.
Pour le chef de l’Etat congolais qui s’exprimait devant la presse des deux pays à l’issue de l'entretien, c’est important de redynamiser les relations entre la RDC et son ancienne métropole, la Belgique, qui passe pour être la porte d’entrée de l’Europe politique, diplomatique et des affaires. Dès lors, le futur que les deux nations veulent désormais bâtir ensemble aura été au centre des discussions, a révélé le président Félix Tshisekedi, tout en mettant en sourdine un passé, à la fois glorieuse et douloureuse, dont il s’est gardé de ressasser les souvenirs.
Au nombre des secteurs censés être impulsés au nom d’une coopération belgo-congolaise redynamisée et fructueuse, le président de la République a cité, entre autres, l’éducation, la santé, les infrastructures, les assurances, les banques. En termes de priorités pour lesquelles la RDC attend un accompagnement de la Belgique, Félix Tshisekedi a mis une emphase particulière sur la stabilité du pays sans laquelle toute perspective de paix serait illusoire.
Tout en se félicitant de la reprise de la coopération militaire entre la RDC et la Belgique, le chef de l’Etat congolais a également épinglé, entre autres, les difficultés du quotidien que traverse le peuple congolais avec, à la clé, le Programme de développement des cent quarante-cinq territoires. Là-dessus, a-t-il indiqué, la Belgique peut faire valoir son expertise dans certaines sections qui offrent maintes opportunités d’investissements.
Pour le Premier ministre belge, Alexander de Croo, deux messages essentiels sous-tendent la visite du couple royal belge en RDC. Outre le regard à porter sur le passé pour y tirer les enseignements susceptibles d’entrevoir l’avenir avec optimisme, il a cité l’amélioration significative du sort de la population congolaise. Il a promis l’accompagnement de son pays, notamment dans la lutte contre la corruption, la réforme du système judiciaire et d’autres en cours initiées par le gouvernement congolais. L’officiel belge a fait part de la volonté de son pays d’écrire une nouvelle page d’histoire avec la RDC, ou mieux, de construire quelque chose de fructueux pour le bénéfice des peuples des deux pays.
Evoquant la situation à l’est de la RDC actuellement en proie à une forte tension, le Premier ministre belge a indiqué que ce pays a le droit de défendre son intégrité territoriale aujourd’hui menacée, tout en ajoutant que la Belgique était prête à jouer un certain rôle aux fins de rétablir les équilibres rompus.
Le passage du roi Philippe au Palais de la nation, un site historique chargé de signification, a été ponctué par la visite de la salle du congrès où, un certain 30 juin 1960, l’acte de l’indépendance fut rendu public en présence du roi Baudouin ainsi que par la plantation de deux arbustes au jardin pour symboliser un nouveau départ dans les relations belgo-congolaises. La présence remarquée de la distinguée première dame Denise Nyakeru et de la reine Mathilde aura donné une saveur particulière à ces activités.