De la même manière que les députés du Front commun pour le Congo (FCC) ont boudé, en première lecture, l’examen de la proposition de loi du G13 portant modification de la loi électorale, les sénateurs de ce même bloc politique ont, à leur tour, boycotté ladite loi dont l’examen en seconde lecture se fait attendre.
Le 7 juin, les sénateurs ont suspendu leur participation à toutes les activités liées à l’examen de la proposition de loi portant modification de la loi électorale, dont les grandes options avaient été levées en première lecture à la chambre basse du Parlement. Cette prise de position des sénateurs du FCC serait, d’après eux, la conséquence de l’attitude de l’Union sacrée pour la nation (USN), l’actuelle majorité, tendant à effectuer un passage en force pour amener le pays à des élections non transparentes ni consensuelles. Dans une déclaration lue le même jour sur le perron de l’hémicycle, les sénateurs du FCC ont dénoncé « le manque de volonté politique de l’Union sacrée d’offrir au peuple congolais des élections véritablement démocratiques, dans les délais constitutionnels, en cautionnant des scénarios politiques susceptibles de replonger le pays dans une crise sans précédent ».
Ces cadres de la famille politique de Joseph Kabila sont allés plus loin en remettant en cause la volonté de l’actuel pouvoir d’organiser des élections libres, démocratiques et transparentes. « Sauf à faire preuve de naïveté politique suicidaire, il est clair que l’intention de l’Union sacrée de la nation est tout, sauf d’organiser des scrutins transparents et inclusifs dans le délai constitutionnel», peut-on lire dans cette déclaration des sénateurs du FCC. Ces derniers imputent, par ailleurs, au FCC une certaine velléité à cautionner « des scénarios politiques susceptibles de replonger le pays dans une crise sans précédent ».
En dépit des multiples appels à une recherche sérieuse de consensus sur le processus électoral, ils estiment que l’US a délibérément opté pour un passage en force au niveau de l’Assemblée nationale et qu’elle s’apprête à faire de même à la chambre du haute du Parlement. Plusieurs d’entre ces sénateurs n’hésitent pas d’évoquer une « tricherie programmée qui ne pourra que déboucher sur des tensions supplémentaires dans le pays déjà meurtri ».