La ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, a ouvert, la semaine dernière, l’atelier de lancement du projet de conservation et gestion durable des tourbières du Congo.
Durant deux jours, les participants à l'atelier se sont attelés à examiner les enjeux et les perspectives de lancement du projet de conservation et gestion durable des tourbières du Congo. Ce projet, dont l’objectif est de soutenir l’aménagement durable du territoire dans les tourbières, aidera le Congo, avec sa voisine la République démocratique du Congo (RDC), à atténuer les impacts du changement climatique. Il prévoit de renforcer les capacités de la société civile et des institutions gouvernementales pour soutenir la gestion environnementale intégrée à long terme.
Au nom du directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture ( FAO), le Dr Qu Dongyu, la représentante de cette institution au Congo, Yannick Ariane Rasoarimanana, a émis le souhait que ce projet financé par l’Initiative internationale sur le climat (IKI) du ministère allemand en charge de l’environnement puisse apporter une contribution significative dans la préservation des tourbières, en particulier dans le paysage du lac Télé, dans le bassin du Congo.
Pour elle, le bureau de la FAO au Congo, en appui aux autres actions de cette organisation au niveau global, interviendra pour focaliser l’obtention des résultats dans plusieurs domaines. Il s’agira précisément d’intervenir dans les actions transversales liées à la mise en place et à l’opérationnalisation des plateformes multi acteurs, à la production des outils de cartographie en appui au développement des sites pilotes où l'on développera des activités visant la promotion des moyens d’existence des communautés, la conservation et la gestion durable des tourbières. « Sur la base de notre expérience dans la production et la gestion des données sur les systèmes nationaux de suivi des forêts, un accent particulier sera mis sur le système de suivi des tourbières. La FAO mettra à contribution, en cas de nécessité, son expertise et son expérience dans le développement des chaînes de valeur liées aux produits forestiers non ligneux y compris la pêche qui sont les principaux moyens de subsistance dans la zone du projet », a-t-elle déclaré.
Pour sa part, l’ambassadeur de l’Allemagne, le Dr Wolfgang Klapper, a fait savoir que son pays renforce son engagement environnemental en République du Congo par un nouveau projet de protection des tourbières et des forêts tropicales locales. La protection des tourbières du Congo et de la RDC, qui stockent environ trente gigas tonnes de carbone et constituent le plus grand complexe de tourbières tropicales du monde, est importante pour endiguer la crise climatique en cours et combattre la perte de la biodiversité.
Les tourbières renferment un trésor inestimable
Le diplomate allemand a signifié que ce projet s’inscrit parfaitement dans l’engagement du président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, à protéger l’environnement. Il a rappelé que le chef de l'Etat s’était rendu personnellement à la COP 26 à Glasgow, en Ecosse, pour attirer l’attention sur la contribution élémentaire que son pays apporte à la préservation du climat mondial. Il a souhaité le renforcement de la coopération germano-congolaise t avec le démarrage de ce projet qui est implémenté par deux agences des Nations unies.
Ouvrant l’atelier, la ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo,a indiqué que sous l’impulsion du président Denis Sassou N’Guesso, le pays n’a cessé de fournir des efforts afin de gérer durablement ses écosystèmes dans toute leur diversité. La “Lettre d’intention” signée par le chef de l’État, en septembre 2019 à Paris, avec son homologue français, Emmanuel Macron, dans la cadre de l’Initiative pour la forêt d’Afrique centrale, illustre cet engagement au plus haut niveau. Pour rappelle, a-t-elle dit, il est bien mentionné dans cette lettre d’intention que « nous devons établir et mettre en œuvre des plans d’affectation des terres qui favorisent la protection et la gestion durable des tourbières et préviennent leur drainage et leur assèchement ».
La ministre a ajouté que nul n’ignore que ces tourbières renferment un trésor inestimable tant pour le développement économique du Congo en général que pour la population riveraine en particulier, car elles séquestrent d’importantes quantités de carbone. Ce carbone une fois brûlé peut devenir une source de problèmes en raison des émissions qu’il produit. Cependant, il convient de signaler que ce même carbone, durablement géré, peut constituer une solution dans un contexte d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets.