Pièce de théâtre religieuse d’une dizaine de minutes, mise en scène par Victorine Mambou, « Le dernier jugement » est une invitation à la réflexion personnelle et collective. Ainsi, quatre personnages aux destins uniques entraînent le public dans un voyage spirituel qui se termine par un appel à la repentance et pose une question essentielle à l'assemblée. Sommes-nous éligibles pour le royaume des cieux ? Et si la réponse n'est pas encore tout à fait claire, n'est- ce pas l'heure de faire table rase pour repartir sur des nouvelles bases ?
La pièce commence par la présence de deux hommes vêtus en blanc qui exécutent des mouvements de danse tout en jetant de bouts de papiers au public sur lesquels figurent des petits mots destinés à booster l'assemblée. Puis un fond sonore pas très agréable aux oreilles comme ceux utilisés dans les films d'horreur intensifie ce sentiment d'insécurité et de peur.
Homme indépendant, Dernière chance, Double vie, Cœur fidèle, des personnages venus d’horizons divers se retrouvent de manière soudaine devant le trône du jugement et tentent de se justifier en mettant en exergue leurs bonnes œuvres. Le premier arrogant et sûr de lui table sur les bonnes actions qu’il a faites en croyant que celles-ci suffiraient pour qu’il accède au royaume des cieux. Erreur ! Homme indépendant avait négligé la bonne part, celle de recevoir Christ dans sa vie et il est envoyé sans égard en enfer. Dernière chance est un chanceux, pourrait-on dire, car à quelques heures de son jugement, il écoute pour la première fois la voix du Seigneur et l’accepte sans émettre de doute et mérite par justesse le royaume des cieux.
Le troisième cas de figure, le plus éducatif sans doute, incarne une jeune femme, exemplaire à l'église, et menant une vie de débauche dehors pour se conformer au monde oubliant malheureusement qu'il n'y a pas de compromission avec la parole de Dieu et qu'on ne peut pas servir deux maîtres à la fois. Son sort sera donc l'enfer même si elle a contribué à sauver des âmes par son ministère. Le quatrième cas évoque l'image d'une femme effacée, n'ayant aucun titre à l'église mais menant une vie de piété. Il sera récompensée pour sa droiture et son authenticité vis-à-vis de la parole de Dieu.
Voilà campée l’intrigue de cette représentation qui, via les monologues, nous entraîne devant un tribunal ou chaque condamné reçoit sa sentence. A la fin de la représentation, on est un peu secoué par toutes ces révélations comme l’a déclaré une fidèle presque en larme. « C'est une représentation qui parle plus qu'une prédication ». « En tout cas ça m'a fait réfléchir, j'ai encore plusieurs étapes à franchir, mais j'espère vraiment ne pas être surpris à la dernière heure, que Dieu m'en préserve », a indiqué un autre fidèle visiblement bouleversé.
Une pièce qui sonne comme un glas car elle éveille une prise de conscience et des questions rejaillissent en notre for intérieur. Où sommes-nous dans notre marche avec Christ ? Que devons-nous faire pour vivre en conformité avec la parole de Dieu ? Où sera notre place après notre passage sur la terre ? Des questions qui poussent à la rétrospection de soi et surtout à changer de vie.
Enfin, avec une mise en scène sobre, accompagnée de quelques instrumentales, Victorine Mambou, metteur en scène, a su incarner l’ambiance de terreur, d'agitation et de manque de paix pendant ce jugement. En effet, entre silence, bruits sonores et musique créant une atmosphère de frayeur et d'inquiétude, le public se trouve à la croisée des chemins, à un carrefour ou il est urgent de se positionner pour le salut. Cette pièce a été présentée pour la première fois à l’Eglise baptiste évangélique missionnaire de Kinsoudi, à Brazzaville. Le metteur en scène compte bien en faire bénéficier à d’autres communautés.