La problématique a été au cœur de la formation organisée, du 30 mai au 10 juin dernier, à Cape Town, en Afrique du Sud, par l’Institut Dullah Omar de l’université du Cape (University of Western Cape) et l’université d’Addis-Abeba, sur le thème « La bonne gouvernance dans les villes africaines ».
Regroupant vingt-cinq professionnels et activistes africains venus de plusieurs pays, la formation visait à donner du contenu, à promouvoir et à contribuer à l’opérationnalisation de la charte de l’Union africaine sur les valeurs et les principes de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local, adoptée en 2014 à Malabo, en Guinée équatoriale. La République du Congo, qui a signé cette charte en 2017, a été représentée à Cape Town par Florian Koulimaya, agent du ministère de l’Administration du territoire, de la Décentralisation et du Développement local. La cérémonie d’ouverture a été marquée par la participation des maires de Lusaka (Zambie), Manzini (Eswatini), Windhoek (Namibie), Bulawayo (Zimbabwe), Belize city (Belize), Wum (Cameroun) et Adenta (Ghana). Chaque maire a, en effet, exposé sur la gouvernance locale en sus des challenges auxquels ils font face.
Les professeurs d’université, experts en droit international et constitutionnel, ont, quant à eux, développé des communications portant sur divers sous-thèmes. Il s’agit, entre autres, de la mondialisation et du localisme ; l’urbanisation et l’épineux problème relatif à l’informalité ; le droit à la ville ; la structuration des villes ; la démocratie. Ils ont aussi exposé sur les défis des villes en ce qui a trait au changement climatique et au développement économique des villes. Des sous-thèmes associés à des cas d’études de certaines villes comme Cape Town, Kinshasa, Nairobi, Dar Es Salam, Addis-Abeba et Lagos.
« Il ressort de toutes les discussions que pour une décentralisation performante et dynamique, le principe d’autonomie de gestion des villes et de partage de pouvoir entre les gouvernements locaux et le gouvernement central sont des conditions sine qua non. Aussi, il semble pertinent d’implémenter le principe de subsidiarité afin de responsabiliser encore plus les gouvernements locaux et de renforcer leur supervision, sachant qu’ils exercent souvent une série de fonctions du gouvernement central qui leur sont déléguées par ce dernier, sous son contrôle, sa direction et son examen; ce qui les rend responsables de la bonne exécution de ces fonctions », a résumé le représentant congolais, sélectionné parmi les vingt-cinq participants sur près de 325 candidatures reçues.
Détenteur d’un master en management des institutions publiques à HEC Liège, en Belgique, Florian Koulimaya a également souligné la nécessité de rapprocher au mieux les gouverneurs des gouvernés, dans le dessein de répondre avec promptitude et efficacité aux besoins de la population et de participer à la capture du dividende démographique. Car si toutes les décisions sont centralisées, les priorités le sont aussi, a-t-il poursuivi.
Conscient du fait que le profil des acteurs locaux semble être un levier important pour l’implémentation de la décentralisation, Florian Koulimaya entend proposer au gouvernement l’extension de cette école africaine au Congo. Le but étant de renforcer les capacités des acteurs de la territoriale et des élus locaux, le cas échéant. « En matière de développement économique local, les taxes municipales en sus des donations prévues par les textes règlementaires doivent permettre aux gouvernements locaux de réaliser leurs projets d’urbanisation et de gérer leurs administrations », a-t-il conclu.
Notons que la prochaine formation se déroulera à Addis-Abeba, en 2023, toujours en langue anglaise. L’édition 2022 a réuni des participants venus, entre autres, du Kenya, de l’Éthiopie, de la Tunisie, du Sud Soudan, du Lesotho, du Malawi, du Liberia, de la Sierra Leone, du Botswana, de l’Ouganda, de la Zambie, du Zimbabwe, de la Mozambique, du Congo, de la République démocratique du Congo, du Sénégal, du Togo, du Bénin, de l’île Maurice, de l’Eswatini.