Alors que plusieurs pays d’Afrique centrale vont organiser des élections dans les prochains mois, une haute responsable de l’Organisation des Nations unies (ONU) les a encouragés à consolider les acquis démocratiques en augmentant la participation des femmes et des jeunes. De nombreux pays de la région connaîtront des élections cette année.
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la région Afrique centrale, la sous-secrétaire générale pour l’Afrique des affaires politiques et de consolidation de la paix et des opérations de paix, Martha Pobee, a souligné que dans les prochains mois se tiendraient des processus électoraux cruciaux en République démocratique du Congo (RDC), en Angola, à Sao-Tomé, en Guinée équatoriale et au Tchad, réitérant l’appel du secrétaire général de l’ONU aux parties prenantes d’œuvrer à la création de conditions propices à la tenue de ces élections, selon les principes démocratiques fondamentaux. Conformément à son mandat, le Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Brenuac) mène en ce sens ses missions de bons offices, en encourageant, en outre, la consolidation des acquis démocratiques dans ces pays grâce à l’augmentation de la participation des femmes et des jeunes aux processus politiques, tant comme candidats que comme électeurs, a assuré Martha Pobee.
Crise au Cameroun
Concernant les défis sécuritaires à relever en Afrique centrale, elle a insisté sur la crise dans le nord-ouest et le sud-est du Cameroun, où sévissent des groupes de Boko Haram, appelant la communauté internationale à renforcer l’appui aux efforts nationaux en cours de règlement pacifique des conflits. Au Tchad, a-t-elle relevé, la transition politique reste sur les rails mais a noté des difficultés qui attendent les autorités. Pour les surmonter, a-t-elle estimé, il faudra respecter le pré-dialogue de Doha, qui prévoit l’application d’un processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) des groupes armés tchadiens présents également en Libye. Elle a confirmé le soutien de l’ONU à la tenue d’une conférence des bailleurs de fonds pour la mise en œuvre de la feuille de route de la transition, « quand le dialogue politique sera véritablement de mise ».
Concernant la situation humanitaire dans la région, Martha Pobee a rappelé le besoin de s’efforcer à optimiser l’acheminement de l’aide et la nécessité de s’attaquer aux causes profondes d’instabilité en Afrique centrale. Elle a exhorté les groupes armés, dans l’est de la RDC, à déposer les armes et à rejoindre le processus politique du conclave de Nairobi, s’attardant sur les conséquences sécuritaires des changements climatiques et leurs effets aggravants les défis à la paix et à la sécurité, notant l’intensification des heurts entre communautés agricoles au Tchad et de pêcheurs au Cameroun. A ce propos, elle a appelé les acteurs régionaux à mieux prévenir, atténuer et gérer les risques de sécurité liés aux changements climatiques.
Lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée
Revenant sur l’insécurité dans la région, Martha Pobee a signalé que le Brenuac et le Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel continuaient de soutenir la mise en œuvre de la Stratégie régionale de stabilisation, de redressement et de résilience des zones du bassin du lac Tchad. Les deux bureaux poursuivent également leur plaidoyer de haut niveau auprès des États membres du bassin du lac Tchad pour harmoniser leurs efforts de lutte contre l'extrémisme violent et fournir un soutien technique en matière de DDR. Conformément à la résolution 2634 (2022) qui a été adoptée en mai, les deux bureaux vont continuer à soutenir les Etats et les sous-régions dans leurs efforts de lutte contre la piraterie et les vols à main armée en mer dans le golfe de Guinée, a indiqué Martha Pobee.