Rendez-vous incontournable de la ville océane, fête annuelle de la diversité culturelle et du dialogue des cultures, le festival international des musiques et des arts Nsangu Ndji-Ndji, organisé par l’Espace culturel Yaro, a vécu cette année à travers sa 18e édition, du 15 au 19 juin, à Pointe-Noire et dans le Kouilou, avec la rumba congolaise à l'honneur. L'évenement a reçu des artistes et groupes du pays et d'ailleurs.
Après avoir été réduit pendant deux ans à un petit format à cause de la pandémie de covid-19 et des crises économiques et financières, le festival Nsangu Ndji-Ndji, rendez-vous annuel de l’espace culturel Yaro, destiné, entre autres, à célébrer la diversité culturelle et le dialogue des cultures, a repris cette année son format habituel. Quatre sites ont abrité sa 18e édition, notamment l’Espace culturel Yaro et la Chambre de commerce de Pointe-Noire, le musée Mâ Loango de Diosso et le deuxième site de l’Espace culturel Yaro situé à Loango, dans le département du Kouilou.
C’est dans un espace bandé de monde que le coup d’envoi de cette édition a été donné par Fabien Obongo, directeur départemental des Arts et Lettres de Pointe-Noire. Les 15 et 16 juin, le public a été bien servi à l’Espace Yaro de Pointe-Noire en musique traditionnelle du Kouilou par les groupes Limani li si et Ndara mbongui Bakulu qui l’ont fait vibrer au rythme des tam-tams et chants. Le centre Ku Konde, qui a présenté la pièce intitulé « L‘or des femmes», un roman de l’écrivaine congolaise Aimée Mambou Gnali adapté au théâtre, et le Mbongui théâtre de Brazzaville, qui a proposé « Le bal de Ndinga », pièce de théâtre de l’écrivain congolais Tchicaya U Tam’Si, ont assuré en rire et en émotion avec des mises en scène dignes des professionnels et des acteurs qui ont su captiver les spectateurs. Le public a eu droit aussi à la danse contemporaine avec l’atelier danse Mwenzi.
Si le théâtre, la musique traditionnelle et la danse contemporaine ont été à l’honneur les deux premiers jours, la rumba congolaise (patrimoine des deux Congo qui a récemment été inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco et qui a toujours eu de la place au festival Nsangu Ndji-Ndji), a eu la part belle les trois autres jours. Les 17,18 et 19 juin, le public s’est réjoui à la Chambre de commerce avec Brice Mizingou (un des artistes les plus en vue de la ville) et a vibré et dansé au rythme de la rumba congolaise célébrée avec un des pionniers de cette musique, Justin Obela « Papa O », et l’orchestre K-Musica le Ngosi la ngouè du Congo ainsi qu’Ali Wendo et R-Liziba de la République démocratique du Congo. Ceux-ci ont fait voyager le public dans le temps et dans l’espace avec leurs compositions ainsi que des interprétations des chef-d’œuvres des grands artistes et groupes comme Wendo Kolosoy, Franco, Zaiko, Extra Musica, Fally Ipupa, Bana Poto-Poto, Pierre Moutouari, Pamelo Mouka et bien d’autres. Par ailleurs, parlant de la rumba, Pierre Claver Mabiala, directeur de l'Espace culturel Yaro et du festival Nsangu Ndji-Ndji, a appélé à plus de valorisation de cette musique.
Le public a aussi bougé avec le groupe Ecoma gospel qui a mis le feu au festival à Pointe-Noire et au Kouilou avec ses chants d’exhortation au travail, à l’amour, au respect de la femme et de louange à Dieu. Nsangu Ndji-Ndji étant aussi la découverte des richesses touristiques et culturelles, bien avant la clôture de la 18e édition à Loango, des visites guidées ont été organisées au musé Mâ Loango de Diosso ainsi que des dégustations des mets du Kouilou agrémentées par les sons de musique de Brice Mizingou et de l’orchestre Handi Musica (groupe constitué des personnes à mobilité réduite) qui est en train de faire du chemin. Cette édition a eu aussi une belle surprise à sa clôture concoctée par le trio de circonstance composé de Justin Obela, Ali Wendo et R-Liziba qui ont ensemble interprété un titre de Luambo Makiadi. Par ailleurs, remerciant les autorités et les partenaires du festival, Pierre Claver Mabiala, directeur de l'Espace culturel Yaro et du festival Nsangu Ndji-Ndji, a appélé à plus de valorisation de la rumba.
Notons que la cérémonie de lancement de la 18e édition du festival Nsangu Ndji-Ndji s’est déroulée en présence d’Alphonse Nkala, directeur départemental du Livre et de la Lecture publique de Pointe-Noire; Philippe Mboumba, conseiller socio-culturel du maire de la ville; Joachim Ondzié et Aurélien Nkala, respectivement attaché socio-culturel de l’administrateur maire de l’arrondissement 5, Mongo Mpoukou, et de l’administrateur maire de l’arrondissement 6, Ngoyo, ainsi que de Brama Diara, formateur à l’ institut Koré des arts et des métiers (Ikam) du Mali, un des partenaires du festival Nsangu Ndji-Ndji. Et pour le public quia répondu présent au rendez-vous, "cette édition a été une belle fête".