Paul Ndombe Opetum est une étoile qui a su briller dans la galaxie musicale congolaise avant de s’éteindre en 2012. « Hortense » est l’un de ses fabuleux titres.
La chanson remporta un triomphe à telle enseigne qu’elle se retrouva dans plusieurs compilations. On peut citer la compilation « Rochereau, Kallé, Ndombé », parue en France sous le label Sonafrique, référence SAF 50.002 en format 33 tours ; et la compilation « De l’African Fiesta à l’Ok Jazz », parue en République du Congo, grâce au label Anytha Ngapy Production, référence 955.
« Hortense » est le prénom d’une jeune brazzavilloise que l’artiste a rencontrée lors de son séjour en République du Congo. De cette rencontre naîtra un amour entre les deux. Ndombé va décider d’exprimer ses sentiments à travers cette mélopée. « Na keyi, na keyi na zongi Kinshasa, Hortense motema na ngai ya sika. Na kamue mingi na motindo to lingani, mikolo misato mpamba oyo tukutani, Hortense kombo na koma na buku na ngai oyo ya sika, baboti mpe bandimi ». Entendez par là « Je pars, je pars, je retourne à Kinshasa, Hortense mon nouveau cœur. Je suis beaucoup étonné de la manière dont nous nous aimons, juste trois jours après notre rencontre. Hortense est le prénom que j’ai écrit dans mon nouveau calepin, mes parents l’ont aussi acceptée ».
Cette merveilleuse œuvre est introduite par des intonations de saxophone et de la guitare avant l’intervention de Ndombe et Tabuley qui chantent d’abord à l’unisson et se séparent ensuite pour exécuter la polyphonie. Pendant ce temps, la basse de Mwena, la rytmique de Lokasa et la guitare solo d’Athel Bumba ponctuent la mélodie et le rythme de cette aubade. Notons que dans le deuxième chant de ce morceau, Athel Bumba explose dans l’exécution de son instrument. Son solo sera repris dans la chanson « Gros bébé » de Koffi OLomodé.
Né le 21 février 1944 à Bandundu, Paul Ndombé Opetum a donné un regain de vitalité à Rochereau à et African Fiesta National pendant le départ de Guvano, Sam Mangwana et les autres. Sa carrière débute à Kikwit, au « Select Jazz », bar de Gaston Mukulu, puis il rejoint l’orchestre Super Fiesta. Après cela, il part pour Kinshasa. Il frappe à la porte de l’orchestre Vox Africa, on lui répondra par un refus. Finalement, c’est la porte de l’African Fiesta National qui lui sera ouverte en 1968. En 1970, il fait partie des musiciens qui ont presté à l’Olympia de Paris. Après cela, il sera parmi les dissidents qui vont créer l’Afrizam. Il intégrera l’Ok Jazz qu’il quittera pour cofonder l’orchestre Tiers monde coopération. Il repartira après dans l’Ok Jazz jusqu’à la mort de Franco. Il sera parmi les décideurs de la création de l’orchestre Bana Ok dans lequel il est resté jusqu’à sa mort.