Carafes, tasses, lustres et pots de fleurs, des œuvres qu’Euphrate Merveille Obilangomo Baaba, la vingtaine d’années, confectionne pour ensoleiller vos cocons via son entreprise OBM Fashion. Des objets d’art et de déco fabriqués avec des bouteilles en plastique afin de redonner une seconde vie aux objets désuets et de l'autre, la customisation des sacs et chaussures en fin de vie.
Réutiliser et recycler les objets du quotidien pour en faire des objets d’art tel est entre autres le leitmotiv de Merveille qui redonne une seconde vie à des vieux accessoires via la customisation et la maroquinerie et maintenant la création artistique. « Créer des chefs d’œuvre avec des déchets, notamment des bouteilles d’eau minérale, c’est possible, c’est le pari créatif que je me suis fixé », lance d’emblée Merveille qui a un stand au centre sportif de Makélékélé. Et d’ajouter : « J’utilise des cauris, raphia, pagne, perles, colle et aiguille pour customiser les bouteilles afin de les rendre plus agréables à l’usage, ce sont des objets de déco en général ».
Après un parcours en maroquinerie et customisation, la jeune entrepreneuse se lance dans la fabrication des œuvres d’arts « J’ai suivi une petite formation dernièrement à l’Institut français avec les ateliers Zaba. Et tout de suite, j’ai eu le virus de la création », a reconnu la jeune femme qui révèle cependant que si le déclic a commencé lors de la formation, elle est avant tout une autodidacte qui se nourrit de ses recherches et connaissances acquises au fil des ans, en commettant des erreurs mais allant toujours de l’avant. Ce, en dépit également de la cherté de certaines matières premières. « Un mètre de raphia coute 7000 FCFA, ce qui fait que le produit final à un prix qu’on le veuille ou non car nous dévons aussi vivre de travail », a fait savoir Merveille qui s’insurge souvent contre les clients qui ne voient pas tout le travail effectué autour de l’objet, notamment le nombre d’heures passées devant un objet, la matière première qu’il faut manier délicatement, le côté artistique…. Un travail, long et méticuleux, que la jeune femme tente de rénover tous les jours en expérimentant des nouvelles astuces.
En effet, pour redonner un nouvel éclat à ses bouteilles, chaussures et sacs en fin de vie, elle passe par la couture, le rafistolage et ensuite intervient la phase de la décoration qui prend également du temps en fonction de ce qu’elle veut reproduire. Son souhait est donc de voir ses œuvres être vendues comme lors de l'expo-vente organisée tout récemment par Africashops au centre-ville. « Cela m'a permis de vendre mes articles mais surtout de faire connaître mon travail », a reconnu Merveille qui a travers ses créations incite les citoyens à changer de comportement face à l’environnement. « Le terme écoresponsable ne doit plus être un simple discours mais un véritable changement de comportement face à notre environnement », a-t-elle indiqué. Pourtant si les chefs d’œuvre de Merveille sont innovantes et bien vendues, il n'en demeure pas moins que les finitions restent à redéfinir et à être épurée.