Tokozela lobi te : la deuxième Yango biennale de Kinshasa investit la ville

Jeudi, Juillet 14, 2022 - 16:54

Lancé deux heures après la conférence de presse tenue le 13 juillet à la Plateforme contemporaine, le projet porté par plus d’une trentaine d’artistes contemporains d’horizons divers, dont des Congolais de la diaspora et notamment Show Azazou (Cameroun), Laeila Adjovi (Bénin), Claudia Tennant (Afrique du Sud), occupera vingt sites disséminés dans la capitale jusqu’au 14 août.

La Commissaire Sara Alonso présentant Yango Biennale de Kinshasa entourée de quelques artistes (Adiac)La persévérance et l’entêtement des deux commissaires Yala Kisukidi et Sara Alonso ont fini par payer. Plus question d’attendre, comme le dit si bien le thème « Tokozela lobi te » (nous n’attendrons pas demain) pour lancer l’imposant arsenal artistique. Yango biennale de Kinshasa, qui a souffert de plusieurs reports, depuis février 2020, a enfin commencé le 13 juillet en début d’après-midi à la Maison inachevée à Kinsuka. La performance collective d’Aurélien Gamboni, Blaise Musaka et du Collectif d’Art d’Art a donné le ton de l’événement qui se déroule en un mois, du 13 juillet au 14 août, avec plusieurs activités artistiques mais pas que. En plus des expositions, performances et concerts, sont organisés les matinées du 14 au 16 juillet à Cheetah, des échanges et discussions entre artistes, intellectuels, universitaires et acteurs de la société civile.

L’idée de Yango biennale de Kinshasa 2, à la différence de la première édition cloîtrée dans les salles et centres culturels de Gombe, est de déployer l’art dans la ville. Les artistes vont à la rencontre du public dans les espaces ouverts. Dès lors, Isaac Sahani a signalé : « Nous avons en grande partie adapté la présentation des œuvres aux formats de publicité. Les panneaux montés au rond-point Victoire ou à Kintambo Magasin ne vont pas annoncer l’événement mais plutôt servir de support d’exposition ». Ce, a-t-il dit, dans la perspective d’atteindre un plus grand nombre de personnes. De même que les artistes s’inspirent de leur environnement, de même ils sont tenus de présenter leurs réalisations à leur source d’inspiration, à savoir ces Kinois lambda qui n’ont au final pas l’occasion de voir les créations dont ils ont servi de modèle ou de point de départ. « Peintres et photographes vont investir des murs, des panneaux et bâches seront placardés dans divers espaces publics, des carrefours à forte fréquentation », a déclaré le membre de la direction et coordination du festival.Photo de famille des artistes de Yango Biennale de Kinshasa 2 (Adiac)

Créer un portail de référence

Yango biennale de Kinshasa 2 entend donner une visibilité au maximum d’artistes possibles qualifiés « Bazalisi », terme lingala proposé comme équivalent au mot artiste. Créer un portail de référence qui permette de les faire découvrir ici et à l’étranger, c’est l’ambition que nourrit le festival. Mais durant l’événement, présenter Kinshasa est un grand challenge au regard de son étendue et du bouillonnement artistique qui la caractérise. Ainsi, « un projet de vidéo de quatre à cinq minutes mis en place à travers le site, les réseaux sociaux va servir à la présentation des artistes. Ils parlent d’eux, leur travail, leur perception et conception du monde », a expliqué Isaac Sahani. Une cartographie spéciale a été établie sur le déploiement des expositions dans la ville. « Vingt lieux ont été répertoriés, espaces publics, universités, ateliers d’artistes, espaces culturels aménagés dans l’idée de présenter l’art dans des milieux qui soient les plus proches de la population », a renchéri l’artiste.

Nioni Masela
Légendes et crédits photo : 
1- La commissaire Sara Alonso présentant Yango Biennale de Kinshasa entourée de quelques artistes / Adiac 2- La photo de famille des artistes de Yango Biennale de Kinshasa 2 / Adiac
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