Prix RFI théâtre 2022 : trois auteurs congolais parmi les présélectionnés

Jeudi, Juillet 21, 2022 - 19:47

Le 25 septembre à Limoges, en France, tombera le verdict de la 9e édition du prix RFI théâtre. Avant cette date, RFI a rendu publique sur son site internet la liste des onze textes et leurs auteurs présélectionnés. Jocelyn Danga, Bibatonko et Djo Ngueleka, trois écrivains originaires de la République démocratique du Congo (RDC), sont sur la liste pour la course de ce grand prix.

Les onze textes ont été présélectionnés pour leurs qualités littéraires, dramaturgiques et leur originalité, suite à l’appel à candidatures lancé par les organisateurs pour la 9e édition du « prix RFI théâtre ». Il s’agit de « Ne t’étonne pas si ma lettre sent le sel » de Jocelyn Danga de la RDC, « Partez ou partir » de Cyril Juvenil Assomo du Cameroun, « Port – au prince et sa douce nuit » de Gaëlle Bien aimé d’Haïti, « Je reviendrai avec le vent » de Basmal El Euchi de Tunisie, « Une femme à coudre » de Sandra Elong du Cameroun, « Les ombres sauvages » de Djevens français d’Haïti, « Le lac » de Djo Kazadi Ngueleka de la RDC, « Aomby » de Gas bensalem de Madagascar, « Collatéral » de Fatoumata Sy de la Côte d’Ivoire, « Les mangeurs de cuivre » de Bibatanko de la RDC, « Bizarroide » de Jean-Paul Tooh-Tooh du Bénin. Ils seront soumis au vote du jury composé d’artistes et de professionnels, présidé cette année par Odile Sankara, metteure en scène Burkinabè et présidente du festival les Récréatrâles.

Le prix RFI théâtre a pour objectif de promouvoir la richesse des écritures dramatiques contemporaines francophones du sud, de favoriser le développement de carrière de jeunes auteurs écrivains d’Afrique, des îles de l’océan Indien, des Caraïbes, du Proche et Moyen-Orient, en mettant en avant de nouveaux talents par le biais de textes propres, originaux, dotés d’une bonne qualité littéraire et dramaturgique et à des fins d’exploitation scénique. Le lauréat de ce prix bénéficiera d’un soutien financier, d’un accompagnement de tous les partenaires du prix, d’une résidence de recherche et de création d’une durée d’un an ou trois mois et bien d’autres récompenses qui lui seront attribuées. 

« Ne t’étonne pas si ma lettre sent le sel » de Jocelyn Danga raconte l'histoire d'un homme qui, au fil de son périple de migrant, écrit à son petit frère. Une lettre à chaque étape de Brazzaville à Paris, en passant par Tripoli, le naufrage en mer, la Grèce, l’Italie. Il raconte les difficultés de cette aventure périlleuse dont il sort vainqueur. Entre les lettres, des dialogues suscités par ses rencontres ou des réflexions laconiques rendent le récit vivant. Dans cette émouvante relation épistolaire à sens unique, le petit frère reste le port d’attache de l’aîné.

Dans « Les mangeurs du cuivre » de Bibatanko, le mineur Amani fait vivre sa femme et ses deux enfants grâce à son dur labeur. Victime d’un accident, il revient invalide auprès de sa famille. La mère, devenue femme d’affaires, fait bouillir la marmite et Amani ne supporte pas son impuissance physique et l’indépendance de son épouse. Les enfants subissent les effets de ce bouleversement. Des chœurs de différentes communautés mettent en perspective et ancrent l’action dans une réalité sociale et économique.

« Le lac » de Djo Kazadi Ngueleka s’interroge de ce qu’il s’est passé au lac, il y a foule et ça raconte. Indéfiniment, parmi les grands qui parlent et s’agitent, un vieux et un jeune homme entament un débat politique sur l’histoire du Congo, tandis que les racontars vont bon train. Ce lac, centre et sujet de palabres est le lieu de tous les ont-dit. Une belle énergie se dégage de cette langue foisonnante.

Cissé Dimi
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