Voir ou revoir : « Hope » de Boris Lojkine

Jeudi, Juillet 28, 2022 - 19:43

On a l’habitude des films sur l’immigration un peu trop cru et violent. Mais avec « Hope », c’est tout le contraire. Une bonne dose d’amour et d’humanisme qui s’offre au spectateur.

Prix de la mise en scène au festival d’Angoulême, prix de la meilleure actrice au festival de Stuttgart, prix de la critique au festival de Hambourg, prix du meilleur film au festival de Padoue… « Hope » est, sans doute, l’une des plus belles réalisations de Boris Lojkine.

L’histoire s’articule essentiellement autour de Justin Wang et Endurance Newton. Convaincants à l’écran dans leurs rôles principaux, ils abordent avec finesse la problématique du mouvement des jeunes africains vers l’Occident. Alors qu'il traverse le Sahara en direction de l’Europe, Léonard, un jeune Camerounais, vient en aide à Hope, une Nigériane. Dans ce périple hostile où chacun doit rester avec les siens, ils vont tenter d'avancer ensemble, et de s'aimer.

A travers ce long-métrage, l’équipe de réalisation coordonnée par le Français Boris Lojkine suit le parcours de migrants nigérians, camerounais, etc., vers Melilla, l'enclave espagnole en territoire marocain. Fiction très documentée sur ce phénomène, « Hope » montre de l'intérieur le fonctionnement des réseaux de migrants sur la « route » vers l'Europe. En effet, si Hope est incontestablement une fiction, il est construit comme un long reportage. « Du jamais vu jusqu'ici », annonçait RFI à la sortie du film.

Le récit à la fois dramatique et romantique, s’étendant sur près de 1h 30 min, partage une réflexion profonde sur le parcours des migrants vers l’Europe. L’œil de la caméra se fait le simple témoin de cette grande et difficile aventure. Le montage est très sobre pour ne pas gâcher l’enchaînement des péripéties que traversent les protagonistes, mais aussi donner de la fluidité au mouvement des images. De plus, Boris Lojkine sait très bien jouer avec les effets d’éloignement et de proximité, alternant habilement gros plans et plans plus larges.

Au-delà de sa dimension sociale, politique et humaine, « Hope » traite aussi de l’espérance. Et c’est, au final, ce que le film cherche à nous montrer tout au long de cette épopée, comme l’aboutissement d’un rêve de longue date.

Merveille Jessica Atipo
Légendes et crédits photo : 
L’affiche du film/DR
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