Le colloque international qui s’achève ce vendredi 29 juillet au Cameroun voudrait montrer comment les industries culturelles et créatives pourraient contribuer à la création des richesses, la réduction du chômage et au rayonnement international du continent, si toutes les conditions nécessaires de leurs développements sont créées par le biais des politiques publiques ambitieuses en matière de culture.
Plusieurs experts africains et institutions culturelles prennent part, depuis le 26 juillet, à ce rendez-vous placé sous le patronage du président camerounais Paul Biya. Le colloque se veut être une occasion évidente d’apporter une réflexion sur un sujet dont les contours ne sont pas encore bien maîtrisés. Si les industries culturelles et créatives jouent un rôle déterminant dans l’élaboration des connaissances et l’image que les peuples se donnent d’eux-mêmes et à eux-mêmes comme au reste du monde, la question mérite encore d’être mieux circonscrite en Afrique.
A Yaoundé, les acteurs de cet écosystème veulent mettre sur pied un Salon des industries culturelles et créatives africaines (Sicca) pour profiter de ce dynamisme et créer des passerelles autour des enjeux sur ce secteur. L’industrie culturelle et créative est considérée comme le secteur de l’économie mondiale qui connaît la croissance la plus rapide, avec un taux de croissance estimé à 7% du produit intérieur brut mondial.
Le secteur de la culture en Afrique absorbe de plus en plus la population active en créant des emplois, en générant des revenus et en contribuant ainsi à la lutte contre la pauvreté. L’Afrique dispose d’un vivier impressionnant de créateurs capables d’alimenter les principales filières économiques de la culture même si parfois, des défis restent à relever au niveau de la qualité des œuvres proposées.
De plus, elle regorge d'un patrimoine culturel important tant du point de vue matériel qu’immatériel. Mais force est de constater que les structures organisationnelles devant combiner ces facteurs avec un savoir-faire technique et managérial et des capitaux pour en faire des biens et services de qualité, en quantité suffisante, restent de faible capacité. Ce secteur industriel encore embryonnaire en Afrique, le champ culturel et créatif constitue un levier économique considérable. Les industries culturelles et créatives sont porteuses d’innovation sociale et génèrent de l’impact au sein de leurs communautés. L’Unesco rapporte que le commerce mondial des biens et services créatifs a enregistré 624 milliards de dollars en 2011, soit plus du double entre 2002 et 2011.
Les industries culturelles et créatives représentent les emplois du futur. «Nous avons besoin d'une approche économique systématique de ce secteur pour aider les pays à se diversifier », a souligné Helga Helga Flores, vice-présidente de Bayer, actrice majeure de soutien aux industries culturelles et créatives en Afrique. Les industries culturelles et créatives peuvent émerger si elles sont soutenues par des environnements réglementaires et des politiques culturelles publiques intégrées à travers toute la chaîne de valeur.