Terrorisme : de nouvelles actions envisagées en Afrique contre le phénomène

Mardi, Août 2, 2022 - 13:45

Dans le cadre de la lutte contre le fléau, plusieurs opérations vont être engagées sur le continent africain alors que d’autres se poursuivent sur le terrain. Parmi les actions menées figure celle des Nations unies qui envisagent de « renforcer la gouvernance » dans certaines parties d’Afrique menacées par les djihadistes afin d’y « réduire la vulnérabilité » des habitants. Quant à la France, elle indique vouloir continuer « de bâtir son action » dans la région avec l’organisation des Etats ouest-africains pour lutter contre le terrorisme « au service d’Etats souverains légitimes ».

Pour renforcer la sécurité en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, les populations des zones frontalières dans ces deux pays qui partagent 620 km de frontière vont bénéficier d’un projet de 3,6 millions d’euros, financé par l’ONU. Plus de 20 000 personnes des régions des Cascades (sud-ouest du Burkina), du Tchologo et du Bounkani (nord de la Côte d’Ivoire), bénéficieront de ce projet, selon un communiqué de l’Unicef et du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). « Outre le renforcement de la cohésion sociale entre les communautés le long de la zone frontalière, puis entre ces communautés et les forces de sécurité et de défense, ce projet en place jusqu’à fin 2023 a également pour objectif d’améliorer les services sociaux », signale-t-on.

En janvier dernier, le gouvernement ivoirien avait déjà annoncé un grand plan d’aides sociales pour le nord du pays à destination des jeunes, cibles privilégiées du recrutement des groupes djihadistes. Cela s’explique par le fait qu’en 2020 et 2021 le nord de la Côte d’Ivoire a connu plusieurs attaques de djihadistes présumés contre l’armée. Cette partie du pays accueille, par ailleurs, depuis quelques mois des milliers de réfugiés venus du sud du Burkina Faso voisin, fuyant des attaques meurtrières parfois perpétrées à quelques kilomètres de la frontière.

Le Burkina Faso, dirigé par une junte militaire qui a pris le pouvoir au début de l’année en cours, n’est pas non plus en paix : il fait face dans le nord, le centre et l’est, à des attaques régulières et sanglantes qui on fait depuis sept ans des milliers de morts et près de deux millions de déplacés.

La France restera résolument engagée pour la sécurité de l’Afrique

Outre l’action de l’ONU dans ces deux pays, la France est préoccupée par la situation sécuritaire en Afrique. C’est pour cela que lors de sa tournée africaine effectuée du 25 au 28 juillet dernier, le président français, Emmanuel Macron, a réitéré la volonté de son gouvernement de combattre le terrorisme en Afrique. « Nous ne lâcherons pas la sécurité du continent africain », a-t-il prévenu à Yaoundé, en réaffirmant sa volonté de « réinventer » le « dispositif militaire et sécuritaire » français, notamment au Sahel. Et d’ajouter : « La France restera résolument engagée pour la sécurité du continent en appui et à la demande de nos partenaires africains », ajoutant que la France restera mobilisée « aux côtés des pays du bassin du lac Tchad pour les aider à lutter contre les terroristes qui endeuillent depuis tant d’années l’extrême-nord du Cameroun », où est actif Boko Haram.

Paris qui maintient une forte présence militaire en Afrique, avec des éléments déployés au Sénégal, au Gabon et à Djibouti, veut aussi coopérer avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour combattre le terrorisme. « La France continuera de bâtir son action dans la région au service d’Etats souverains légitimes et de cette organisation régionale, car nous considérons que notre rôle est d’aider la région à réussir cette bataille contre le terrorisme », a déclaré Emmanuel Macron lors d’un point-presse avec son homologue bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, qui vient de prendre la présidence de l’organisation.

Le renforcement de la lutte contre le terrorisme s’avère nécessaire partout en Afrique au moment où la France opère la réarticulation de son dispositif en se retirant du Mali, et à l’heure où le continent est devenu une zone de croissance exponentielle du djihadisme. Il faut noter qu’aujourd’hui la centrale djihadiste surnage au Levant (Irak, Syrie) mais s’étend sur le continent africain, où ses filiales ne cessent de perpétrer des attaques meurtrières. C’est notamment le cas au Mozambique où plus de 3 100 soldats venus de plusieurs pays africains ont été déployés dans la province du Cabo Delgado le mois dernier, en proie depuis fin 2017 à des violences djihadistes. S’y ajoute la Somalie où le rétablissement annoncé de la présence militaire française suscite l’espoir de paix.

Nestor N'Gampoula
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