Développement : des options peuvent être prises pour éliminer les obstacles dans les BMD

Lundi, Août 22, 2022 - 16:15

Le sommet du G7  d’Allemagne et les réunions des ministres des Finances des gouverneurs des banques centrales du G20 à Bali ne se sont pas traduits en action sur le financement du développement. Conséquence, des réformes indispensables n’ont été ni accélérées, ni  initiées.

Les dirigeants mondiaux sont  restés sur le statu quo, malgré la reconnaissance de l’urgence et l’ampleur de la crise pour les pays à revenu faible et intermédiaire, refusant de prendre un engagement clair et réalisable. Les ministres des Finances ainsi que les gouvernements des banques centrales du G20 ont annoncé, lors de leur dernières réunions, des promesses cumulées de 73 milliards de dollars, soit moins que l’engagement de 100 milliards de dollars pris octobre 2021. Sur les engagements cumulés, 40 milliards de dollars seront affectés au Fonds monétaire international (FMI), en tant que filet de sécurité, et tandis que 28 milliards de dollars seront déployés dans les PFRI  ou Revenus faibles et intermédiaires. Les pays  ayant des besoins sont parvenus à une conclusion plutôt décevante. En cause, le manque de temps pour la discussion. « En temps de crise, le système multilatéral se plie aux contraintes des économies à revenu le plus élevé, tandis que les pays à faible revenu en subissent les conséquences », tel ont résumé les pays en développement.

Un rapport du G20 relève que les Banques multilatérales de développement (BMD)  retiennent des centaines de milliards de dollars et doivent changer leur approche du risque. La résilience et la confiance ont besoin d’actions, et non de paroles de la part des économies à revenu élevé. A ce sujet,  une nouvelle poussée en faveur de la rétrocession - les économies à revenu élevé redistribuant leurs Droits de tirage spéciaux (DTS)  des BMD est nécessaire -, afin de s’assurer que les 27 milliards de dollars DTS restants sur les 100 milliards de dollars d’engagements émis en octobre 2022 soient finalement déployés.

Les obstacles aux BMD

Les pays de la zone euro, par exemple, parmi les obstacles, ont cité les contraintes de l’avis juridique de la Banque centrale européenne, selon lequel les DTS doivent respecter le statut strict d'« actif de réserve ». C’est également le cas dans les pays nordiques et baltes, tandis qu’aux États-Unis, le Congrès n’a pas alloué de DTS sur les prêts dans le budget. Qu’ils soient institutionnels, juridiques ou politiques, ces obstacles sont à considérer comme des raisons valables. Mais, ils ne peuvent pas être utilisés éternellement pour excuser l’inaction. La même observation peut s’appliquer, en ce qui concerne la dette, diverses initiatives telles que l’Initiative de suspension du service de la dette ou le Cadre commun de traitement de la dette.

Des solutions existent

Il existe des solutions telles que la garantie de l’émission de DTS par les banques centrales nationales. La crise ukrainienne a entraîné une augmentation des déséquilibres budgétaires et de l’endettement, ce qui a crée des besoins de liquidités plus importants dans de nombreux pays. Laissés à eux-mêmes, les PRFI n’ont pas la résilience que les économies à revenu élevé peuvent se permettre. À la suite de la pandémie de Covid-19, de nombreux PRFI ont dû déplacer l’allocation des ressources des secteurs qui ont généré la croissance économique, comme l’investissement dans les infrastructures, vers l’achat d’équipements de protection individuelle, de réservoirs d’eau, de désinfectant et de vaccins. Ce qui réduira le produit intérieur brut potentiel futur. L’autre raison de crises politiques possibles serait la récession liée à la Covid-19  qui a poussé plus de 500 millions de personnes dans l’extrême pauvreté, aujourd’hui exacerbée par une inflation élevée.

Et à mesure que la pauvreté augmente, l’instabilité politique augmentera également. Réduire les déficits en augmentant les impôts ou en réduisant les subventions pourrait intensifier les troubles. L’Afrique a un rôle essentiel à jouer dans la reprise économique mondiale. Alors que la guerre en Ukraine s’éternise, les agences et les gouvernements occidentaux sont invités à donner suite à des promesses vides de sens avec de véritables livrables, en soutenant les initiatives existantes telles que l’expansion des DTS.

Noël Ndong
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