Le budget d’aide du Royaume-Uni pourrait être retenu du financement des programmes de développement dans les pays qui refusent d’aider à reprendre les « demandeurs d’asile déboutés » si Rishi Sunak passe Premier ministre.
L’ancien chancelier, candidat au poste de Premier ministre, Rishi Sunak, qui était responsable de la réduction du budget d’aide de 0,7%, a révélé son intention de faire de l’aide publique au développement (APD) une partie de son manuel de lutte contre la migration illégale vers le Royaume-Uni, lors d’un événement de campagne à Birmingham mardi.
Il est en concurrence avec la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, pour devenir le prochain Premier ministre. « Nous devons être plus durs avec la politique étrangère », a déclaré Rishi Sunak. « En ce moment, nous avons cette situation qui est extraordinaire, que nous allons entrer dans un pays, nous allons leur parler d’un accord commercial que nous voulons faire, nous allons aussi leur donner de l’aide étrangère pour aider leur pays, mais en même temps nous ne leur demandons pas, ou ne demandons pas, ou exigeons, qu’ils reprennent également leurs demandeurs d’asile déboutés. C’est faux et nous devons changer cela aussi », a-t-il ajouté.
Puis, de poursuivre : « Lorsque nous choisissons où fournir de l’aide... Je pense qu’il est tout à fait raisonnable que si nous réfléchissons à l’endroit où nous pouvons le faire, que nous le fassions avec des pays qui sont heureux de nous aider et de reprendre leurs demandeurs d’asile déboutés ». L'ancien chancelier voit « une différence entre les urgences humanitaires, auxquelles nous serons bien sûr toujours sensibles, mais les situations où nous avons des programmes d’aide en cours dans des pays que nous avons depuis des années et en même temps ce pays ne reprend pas ses demandeurs d’asile déboutés ».
Le plan de Rishi Sunak en « dix points pour la Grande-Bretagne » comprend la lutte contre l’immigration illégale en « resserrant les règles en matière d’asile ». En vertu de sa politique de réduction de l’aide en tant que chancelier, les programmes humanitaires du Royaume-Uni ont beaucoup souffert, tout comme les programmes de développement, au point où les experts estiment que des vies ont été perdues en conséquence. Il pense que son approche relève « du bon sens pratique » et qu’il croyait que « la grande majorité du peuple britannique soutiendrait absolument, et nous ne devrions pas hésiter à poursuivre une politique comme celle-là ». Bien que Rishi Sunak ne soit pas favori pour battre la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, dans la course à la Primature, ses commentaires ont tiré le débat sur l’aide sur un terrain dangereux pour les défenseurs du développement, qui croient que l’aide devrait être dispersée là où elle est nécessaire, plutôt que pour l’avantage politique du Royaume-Uni. La plupart des ONG sont restées silencieuses sur la question pendant la course à la direction du Parti conservateur. Quant à Liz Truss, elle n’a pas encore détaillé sa politique d’aide si elle venait à occuper le poste de Premier ministre.