Le gouvernement prévoit d'interdire le droit de grève dans le transport aérien et maritime ainsi que dans les hydrocarbures. Un projet de loi modifiant et complétant la loi existante, très controversée et toujours critiquée, est transmis aux députés pour étude et vote.
Le pouvoir a dit avoir sollicité la modification de la loi en raison du contexte sécuritaire de plus en plus exigeant. Le gouvernement vise le transport aérien et maritime ainsi que les hydrocarbures, des secteurs à « mobiliser en permanence ». Ce sont les fonctions régaliennes de l’Etat et la défense du territoire qui le recommandent, justifie le communiqué du Conseil des ministres.
Certains analystes, sans avoir vu le projet, décryptent l’annonce comme un retrait total du droit de grève dans les trois secteurs. C’est déjà le cas dans les hôpitaux, la justice et la sécurité depuis 2018 et pour les autres salariés, ils sont limités à deux jours de grève par mois.
Cette décision intervient quatre jours après la grève des contrôleurs aériens du Bénin qui a paralysé l’aéroport international de Cotonou, Cadjehoun. Les négociations avec le ministre de tutelle pendant le mouvement se sont mal déroulées. Une issue qui n'a pas plu à Patrice Talon, alors à l’étranger, rapporte son entourage.
Devant le Medef fin août, le chef de l’Etat béninois avait dit avoir dérégulé le monde du travail, indiquant que pour lui un pays en construction avait besoin de réglementation forte. Les syndicats concernés n’ont pas encore réagi.