Le Premier ministre de la République du Congo, Anatole Collinet Makosso, a présidé, le 30 septembre à Kintélé, une session extraordinaire des ministres de la Commission des forêts d’Afrique centrale ( Comifac).
Organisée en collaboration avec le ministère de l’Economie forestière du Congo, la réunion préparatoire aux différentes COP prévues en 2022, sur la lutte contre les crimes qui portent atteinte à l’environnement, était l’occasion pour les participants d’adopter les documents des positions communes des pays de l’espace Comifac pour la Cop 27 sur la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, du 7 au 18 novembre, la COP 19 sur la convention des espèces de faune et de flore menacéEs d’extinction qui aura lieu du 14 au 25 novembre et sur la Cop 15 relative à la diversité biologique, du 5 au 17 décembre au Canada.
Cette session extraordinaire était également l’occasion d’échanger sur le mécanisme de financement de la conservation de la biodiversité en Afrique centrale, de formuler des recommandations en vue du renforcement du financement de la gestion des aires protégées, y compris les aires protégées transfrontalières par les budgets nationaux, puis d’examiner des forces et faiblesses en matière de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et le trafic des ressources naturelles.
« L’Afrique centrale reste l’une des seules régions au monde qui absorbe plus de carbone qu’elle n’en émet. Elle dispose actuellement de 24 millions d’hectares de forêts aménagées dont 5,3 millions certifiées, suivant des standards de gestion responsable », a indiqué le Premier ministre, avant de relever : « En retour, notre sous-région devrait bénéficier d’un financement proportionnel à son potentiel effectif d’atténuation du climat, à savoir de 26 à 30 % de l’ensemble du financement climatique. Il est temps de mutualiser nos énergies régionales à l’effet de la mobilisation des ressources financières. »
Anatole Collinet Makosso a, par la même occasion, invité les pays membres de la Comifac à honorer leurs engagements, notamment l’acquittement de leurs contributions financières.
Auparavant, le président en exercice de la Comifac, Jules Doret Ndongo, a rappelé que l’agenda international en matière de gestion durable des ressources naturelles, climat et biodiversité, aligne diverses rencontres internationales. « Nous devons y aller en rangs serrés, pour avoir la chance d’être entendus », a-t-il estimé.
Pour l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) au Congo, Giacomo Durazzo, cette rencontre entre dans le cadre de la mise en œuvre des Programmes d’appui aux réformes et renforcement des capacités institutionnelles de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et Ecofac 6, financés par l’UE. « Ces deux programmes attestent de notre engagement à appuyer les Etats membres de la CEEAC dans leur parcours de réforme institutionnelle et de lutte contre les crimes qui portent atteinte à l’environnement », a-t-il déclaré.
Rappelons que la criminalité liée aux espèces sauvages et aux forêts représente une menace grave pour la paix et la stabilité sociale, au même titre que les autres formes de criminalité. L’ampleur et l’impact du trafic des ressources naturelles ne sont plus une simple question de dommages à l’environnement, mais constituent une menace à l’Etat de droit, à la paix, à la sécurité ainsi qu'à l’économie et aux conditions de vie de millions de personnes.