Le directeur exécutif de l’Organisation internationale du cacao (Icco), Michel Arrion, qui a fait le 11 octobre le point de ses deux jours de travail à Brazzaville, s’est dit satisfait de l’avenir du secteur cacaoyer en République du Congo. Ceci au regard des entretiens qu’il a eus avec les autorités nationales et quelques responsables des institutions multilatérales.
Le directeur exécutif de l’Icco était venu entamer des discussions avec les autorités congolaises en vue d’une éventuelle adhésion de la République du Congo à cette organisation intergouvernementale qui compte cinquante-deux pays membres (exportateurs et importateurs des produits semi-finis du cacao). L’autre volet de sa mission consistait à prendre connaissance des différentes composantes du Programme d’appui à la relance du secteur agricole (Parsa), financé par l’Agence française de développement et mis en œuvre par le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche.
« Nous avons discuté des aspects institutionnels et plus techniques de mise en œuvre de ce projet de relance pour bien cibler le segment du marché que l’on vise. S’agissant de l’adhésion du Congo, cela pourrait se faire assez facilement puisqu’il suffit d’une signature du traité après une décision du gouvernement avant la ratification plus tard par le Parlement », a expliqué Michel Arrion au cours du point de presse.
Evoquant les aspects techniques de mise en œuvre du projet de relance du cacao visant à bien cibler le segment du marché, le directeur exécutif s’est dit satisfait de l’existence des plantations dans le pays depuis des temps quasiment immémoriaux. Des plantations qui ne contribuent nullement à la déforestation mais s’intègrent parfaitement dans la gestion durable des forêts. « Je repars assez optimiste, avec quelques éléments que je ne connaissais pas du Parsa et de la situation de la cacaoculture au Congo. Ce qui me rassure le plus, c’est qu’on parle bien des plantations existantes. Il s’agit, en aucun cas, de créer des plantations ou d’en étendre. C’est une très bonne chose, parce que c’est assez difficile de créer une plantation, ce qui peut poser de problèmes de déforestation, d’occupation, de disponibilité de terre… », a-t-il déclaré.
Remplir les obligations de traçabilité
Il a été recommandé au Parsa de faire en sorte que le cacao qui sera produit au Congo soit d’excellente qualité afin de permettre une bonne rémunération des producteurs. Ce qui passera, entre autres, par le respect des procédures de fermentation et la formation des cacaoculteurs. « Au Congo, les cacaoculteurs sont des petits producteurs individuels généralement non organisés en coopératives, en associations. Donc, outre l’élément agronomique pour la relance du cacao, il faut renforcer les capacités des producteurs. Je pense qu’il est important aussi de s’attacher au mode de production de cacao dans les régions du nord et du nord-est, où c’est une petite agriculture paysanne avec des petites plantations dont on peut très facilement accroître la productivité en doublant ou en triplant les rendements », a-t-il poursuivi.
Michel Arrion a, par ailleurs, insisté sur la nécessité d’impliquer les secteurs privé et public, les producteurs et les assistants techniques dans un cadre de concertation. A cela s’ajoute l’établissement d’un cahier des charges pendant le mandat du Parsa afin d’obtenir un bon cacao. Rappelant les exigences de certains grands pays acheteurs, notamment l’Union européenne et à terme sûrement les Etats-Unis d’Amérique, il a indiqué que ces deux grands marchés de consommateurs imposent des obligations de traçabilité aux importateurs de cacao. « Il faut leur pouvoir remontrer la chaîne de valeur du cacao, de la filière jusqu’à la plantation. Heureusement, s’agissant du Congo, les plantions sont bien identifiées. Je pense qu’il y aura un processus de recensement et d’identification des planteurs qui devrait permettre de remplir ces conditions », a conclu le directeur exécutif de l’Icco.