L’État congolais négocie une réduction progressive des subventions du Fonds monétaire international (FMI) au lieu d’une suppression brutale de celles-ci. En mission de travail à Paris, en France, le ministre de l’Économie et des Finances, Jean-Baptiste Ondaye, s’est entretenu à ce sujet, le 19 octobre, avec le directeur général du Trésor français, Emmanuel Moulin.
Le ministre de l’Économie et des Finances s’est rendu en France pour solliciter le soutien des autorités françaises, afin qu’elles plaident en faveur du Congo dans le cadre de la mise en œuvre du programme de réformes macroéconomiques conclu avec le FMI. La délégation congolaise et Emmanuel Moulin, représentant le ministre français de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, ont fait le point sur l’exécution du programme et la situation économique au Congo.
Le gouvernement congolais redoute les conséquences sociales d’un arrêt brutal des subventions sur le pouvoir d’achat des ménages. « La croissance économique reprend timidement au Congo, après trois années de récession. En effet, une suppression brutale des subventions avec l’augmentation significative des prix des produits pétroliers et des biens de première nécessité aura des répercussions importantes sur le pouvoir d’achat des ménages qui ne seront que faiblement impactés par les transferts sociaux », a signifié Jean-Baptiste Ondaye à son interlocuteur.
La partie française a suggéré, pour sa part, au gouvernement congolais de s’engager sur un plan d’actions progressif de la réduction des subventions qui pourrait s’étaler sur une période d’un à deux ans. Par ailleurs, la France a décidé de conditionner le versement de la seconde tranche de son appui budgétaire en faveur du Congo au succès de la deuxième revue du programme avec le FMI, en janvier 2023.
Outre le programme Congo-FMI, la question de la règlementation du bitcoin (money électronique) par la République centrafricaine et de la garantie d’indépendance dans la gouvernance de la Banque des États de l’Afrique centrale a été évoquée au cours de la rencontre.
Notons que le ministre congolais de l’Économie et des Finances prendra prochainement la tête du Comité interministériel de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale.