Cette ONG juge inopportune cette démarche qui s’inscrit à l’opposé de tous les discours officiels quant à la réduction du train de vie des institutions et relève, par ailleurs, l’urgence de la révision de la loi 18/021 du 26 juillet 2018 « au vu du caractère excessif et immoral des avantages qu’elle accorde à ces personnalités ; sans prévoir la disqualification de celles qui se seraient compromises dans les actes de corruption, de détournement des deniers publics et blanchiment des capitaux à l’occasion de leurs fonctions ».
Réagissant à la rencontre, la semaine, entre le président du Sénat congolais, Modeste Bahati Lukwebo, et quelques anciens présidents de l’Assemblée nationale qui a tourné notamment sur l’insertion dans le budget 2023 des arriérés de leurs avantages non perçus et ceux des anciens chefs de l’Etats et chefs des corps constitués, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) relève l’urgence de modifier la loi relative à des dits avantages. « Au moment où la question sur les rémunérations des députés nationaux fait polémique, l’Acaj juge inopportune cette démarche qui s’inscrit à l’opposé de tous les discours officiels quant à la réduction du train de vie des institutions », a indiqué cette ONG dans son communiqué du 21 octobre 2022. Et de faire observer que plusieurs engagements du gouvernement relatifs à l’amélioration des conditions salariales ploient dans les tiroirs du trésor public, faute des ressources financières suffisantes pour y faire face. « Tel est le cas des enseignants, des magistrats, des médecins et soignants ainsi que d’autres catégories socio-professionnelles envers lesquelles les promesses du gouvernement peinent à être honorées », a souligné l’Acaj.
Une démarche moralement inexplicable
Pour cette ONG de défense des droits de l’homme, en effet, il serait curieux que les anciens présidents de la chambre basse du Parlement congolais choisissent cette temporalité sociale particulière pour réclamer l’insertion dans le budget 2023 de leurs avantages financiers non honorés. « Il serait moralement inexplicable que le gouvernement satisfasse une telle requête d’autant plus que la loi 18/021 du 26 juillet 2018 devra d’abord être révisée au vu du caractère excessif et immoral des avantages qu’elle accorde aux anciens chefs de l’Etat et des corps constitués et sans prévoir la disqualification de ceux qui se seraient compromis dans les actes de corruption, de détournement des deniers publics et blanchiment des capitaux à l’occasion de leurs fonctions », a souligné le président de l’Acaj, Mè Georges Kapiamba, cité dans ce communiqué. Tout en reconnaissant leurs apports dans la marche du pays et relevant qu’elles ne vivent, pourtant, pas dans la précarité, cette ONG demande à ces personnalités concernées par cette démarche de prouver leur amour et leur solidarité envers les Congolais, en renonçant officiellement aux bénéfices qu’implique cette loi incriminée.
L’ONG appelle, enfin, le gouvernement et le parlement, d’orienter les ressources mobilisées vers des priorités porteuses d’une croissance inclusive et non de les soumettre à tout ce qui l’éloigne du « Peuple d’abord » dont les retombées se font toujours attendre, d’une part et d’entamer, d’autre part, le processus de révision de la loi 18/021 du 26 juillet 2018.