Leader de Fratelli d’Italia, un parti politique dit d’extrême-droite, Giorgia Meloni a été élue Première ministre. Elle a listé les ministres de son gouvernement après l’avoir présenté au président italien, Sergio Mattarella. L’Union européenne (UE) se dit prête à « coopérer » avec la nouvelle équipe.
Giorgia Meloni, 45 ans, dirigeante de Fratelli d’Italia, et grand vainqueur des législatives, a été missionnée par le président italien, Sergio Mattarella, de former le nouveau gouvernement à un moment particulièrement difficile, au vu de l'inflation, de la crise énergétique et de l'incertitude mondiale qui pèse sur la troisième économie de la zone euro déjà accablée de dettes. Elle est la première femme appelée à cette fonction dans l'histoire du pays. Giorgia Meloni devra également veiller à l'unité de sa coalition composée de ses partenaires, dont l'ancien président du Parlement européen, Antonio Tajani, membre de Forza Italia, qui hérite des Affaires étrangères avec le titre de vice-Premier ministre; et Giancarlo Giorgetti, qui prend l'Economie; le dirigeant populiste de la Ligue antimigrants, Matteo Salvini; le chef de Forza Italia de Silvio Berlusconi; le portefeuille de l'Intérieur à Matteo Piantedosi, préfet de Rome depuis 2020.
Malgré que son parti Fratelli d’Italie soit considéré d’extrême-droite, l’UE se dit prête à coopérer avec le gouvernement eurosceptique de Giorgia Meloni. « Félicitations à Giorgia Meloni pour sa nomination comme Première ministre, la première femme à obtenir ce poste", a tweeté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. « Je compte sur une coopération constructive avec le nouveau gouvernement, face aux défis que nous devons relever ensemble », a-elle ajouté. Avant les élections, la cheffe de la Commission européenne avait suscité un tollé en Italie en évoquant « les instruments » à la disposition de Bruxelles pour sanctionner d’éventuelles atteintes aux principes démocratiques de l’UE en cas de victoire de l’extrême droite.
La nouvelle Première ministre italienne a remporté une victoire historique aux législatives du 25 septembre, réussissant même à « dédiaboliser » son parti, Fratelli d’Italie. Son gouvernement, composé de vingt-quatre ministres, dont six femmes, devra avant tout se concentrer sur les nombreux défis, essentiellement économiques, qui l’attendent, notamment l’inflation et une dette abyssale représentant 150% du produit intérieur brut, le ratio le plus élevé de la zone euro après la Grèce. Elle dispose avec ses partenaires de coalition de la majorité absolue à la Chambre des députés au Sénat. Le président français, Emmanuel Macron, est le premier dirigeant à rencontrer la nouvelle cheffe de gouvernement italien. Il a promis de travailler avec elle avec « dialogue et ambition ».