Quelque 559 millions d'enfants sont actuellement exposés à des vagues de chaleur fréquentes et d'ici à 2050 l'ensemble des 2,02 milliards d'enfants dans le monde sera touché par les conséquences néfastes du changement climatique pour leur santé et leur subsistance, indique un nouveau rapport du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).
624 millions d'enfants seraient confrontés à l'un des trois autres indicateurs propres aux fortes chaleurs, notamment des épisodes caniculaires de longue durée, de forte intensité ou des températures extrêmement élevées. Dans à peine trois décennies, même au plus faible niveau de réchauffement, estimé au mieux à 1,7 degré Celsius, les 2,2 milliards d'enfants du monde seront inévitablement exposés de manière plus régulière aux vagues de chaleur.
Une chaleur néfaste pour la jeunesse
"Le mercure est en train de grimper, ce qui a des effets en plus graves sur les enfants", a déclaré la directrice générale de l'Unicef, Catherine Russell. "Au cours des trente prochaines années, de plus en plus d'enfants seront frappés par des vagues de chaleur plus longues, plus intenses et plus fréquentes, qui mettront en péril leur santé et leur bien-être", a-t-elle indiqué. Ces vagues de chaleur font courir plus de risque de santé comme l'asthme, les affections respiratoires chroniques et les maladies cardiovasculaires. Par ailleurs, les épisodes caniculaires ont des répercussions sur l'environnement des enfants et peuvent compromettre leur sécurité, leur nutrition et leur accès à l'eau, leur éducation et leur subsistance à long terme. Un nombre qui pourrait atteindre 1,9 milliard si la température augmentait de 1,9 degré Celsius d'ici à 2050, d'après le rapport.
Par exemple, les enfants vivant dans le Nord, en particulier en Europe, subiront la plus brutale des vagues de chaleur, tandis que d'ici à 2050, près de la moitié d'entre eux vivant en Afrique et en Asie seront continuellement exposés à des températures extrêmement élevées. Alors que vingt-trois pays se classent actuellement au premier rang en termes d'exposition des enfants aux températures extrêmement élevées, leur nombre passera à trente-trois en 2050, dans le cadre d'un scénario d'émissions très élevées. Dans les deux cas de figure, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Soudan, le Tchad, l'Arabie saoudite, l'Irak, l'Inde, le Pakistan devraient compter le plus grand nombre d'enfants touchés, alerte le rapport.
Pour une mobilisation internationale en faveur des enfants
L'Unicef préconise une mobilisation internationale visant l'adaptation des services sociaux dédiés à l'enfance dans le domaine de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène de la santé, de l'éducation et de la nutrition, ainsi que le renforcement des dépistages de malnutrition sévère pour les plus jeunes. Plus encore, les auteurs du rapport entendent placer les enfants et le respect des droits au coeur des décisions en matière d'adaptation qui seront prises lors de la COP27 à Charm El-Cheikh, en Egypte. Ils pensent que les pays avancés doivent honorer leur engagement pris lors de la COP26 de doubler le financement de l'adaptation afin d'attendre au moins 40 milliards de dollars par an d'ici à 2050, et ce, dans la perspective de consacrer au moins 300 milliards de dollars par an aux mesures d'adaptation d'ici à 2030. "La COP27 doit faire avancer les négociations sur les pertes et les préjudices, en plaçant la résilience des enfants et de leur communauté au coeur des discussions sur les mesures à prendre et le soutien à fournir", conclut le rapport.