La deuxième session ordinaire de la Commission nationale de transparence et responsabilité dans la gestion des finances publiques (CNTR), tenue du 17 au 27 octobre à Brazzaville, a demandé, entre autres, la poursuite des missions en cours avec la mise en œuvre des recommandations déjà formulées.
« Ces missions ainsi que plusieurs autres vont se poursuivre, conformément aux recommandations et résolutions édictées par la présente session. La période concernée étant celle du mois d’octobre finissant jusqu’à la prochaine session ordinaire envisagée pour la fin du premier trimestre 2023 », a annoncé le président de la CNTR, Joseph Mana Fouafoua.
En effet, les premières enquêtes concernant la gestion du fonds covid-19 et du fonds national de solidarité ainsi que des subventions de l’Etat et autres fonds mis à la disposition des ministères des Enseignements pendant la période 2019-2021 ont révélé des opacités dans la gestion des fonds publics. Les participants ont également recommandé à la CNTR d’assurer le suivi de la production en régularisation des états et rapports financiers par tous les ministères bénéficiaires des fonds covid-19 et fonds national de solidarité ; de veiller au transfert à la Caisse congolaise d’amortissement des dettes liées aux dépenses de la covid-19.
Selon le président de la CNTR, la gouvernance publique a été impactée négativement ces deux dernières années par un contexte économique et social particulier, marqué par les crises économique, financière et sanitaire. « A présent, l’économie congolaise connaît une légère embellie, alors que la crise sanitaire relève désormais du passé. Tout incite à croire qu’en matière d’administration et de gestion des finances publiques dans notre pays, l’ordre légal doit reprendre le dessus sur les improvisations induites par les urgences liées notamment à la crise sanitaire », a martelé Joseph Mana Fouafoua.
Vers l’élaboration du plan stratégique quinquennal 2023-2027
Conformément à ses missions traditionnelles, la CNTR envisage d’élaborer, en partenariat avec les autres institutions supérieures de contrôle et sous l’égide du Programme des Nations unies pour le développement, un plan de renforcement de la transparence, la redevabilité et la lutte contre la corruption en République du Congo. L’institution réfléchit aussi sur un plan stratégique quinquennal 2023-2027 avec l’appui des partenaires techniques et financiers au développement. Le but étant d’accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre de l’enjeu 4 du plan stratégique gouvernemental visant une gestion fondée sur l’efficacité et la transparence.
Les participants à la deuxième session ordinaire ont, par ailleurs, suivi deux communications dont la note d’orientation budgétaire du président de la CNTR. La note d’orientation budgétaire rappelle, en effet, les missions de la commission, les objectifs qu’elle s’assigne pour l’année 2023 et les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre. « Elle précise les actions prioritaires du budget de la CNTR au titre de cet exercice. Dans cette perspective, la note annonce qu’un plan stratégique quinquennal 2023-2027, assorti d’un programme pluriannuel d’actions prioritaires, sera élaboré. Ce plan qui découle de l’enjeu 4 du plan stratégique national 2020-2029, à savoir une gestion fondée sur l’efficience et la transparence, nécessitera l’appui des partenaires au développement », précise le rapport synthèse des travaux.
Clôturant la session, Joseph Mana Fouafoua a informé l’assistance de l’adhésion de la CNTR au Forum des inspections générales d’Etat d’Afrique et institutions assimilées (Fige).
Le Fige est, d’après lui, un des leaders de la pensée stratégique sur le secteur public africain ; un interlocuteur privilégié concernant la vérification, le contrôle, l’audit, le conseil et les études sur le secteur public et ses relations avec la bonne gouvernance, le management public et l’obligation de rendre compte.