Burkina Faso : le chef du gouvernement n’exclut pas un réexamen des rapports avec Moscou

Mardi, Novembre 1, 2022 - 12:00

En proie à des violences jihadistes depuis sept ans, le Burkina Faso n’exclut pas de réexaminer ses « rapports » avec Moscou, a déclaré le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyelem de Tembela. 

En proie à des violences jihadistes depuis sept ans, le Burkina n'exclut pas de réexaminer ses rapports avec la Russie, dans le respect de sa souveraineté, a déclaré le nouveau Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyelem de Tembela. Il ne lie pas cette décision aux marcheurs pro-russes dans son pays. Pour lui, la première marche à faire serait  contre le terrorisme, pour  exprimer le patriotisme de chacun. Les nouvelles autorités du pays ont lancé le recrutement de 50 000 volontaires pour la défense de la patrie. L'objectif est d'intensifier la lutte antijihadiste.

Le chef du gouvernement a rappelé la longue coopération qui lie le Burkina Faso à la Russie, depuis 1967, à l'époque de l’ex-URSS et de la Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso. « Nous n’avons pas attendu ces marcheurs pour avoir une coopération avec la Russie », a-t-il déclaré, ajoutant qu’avec la nouvelle donne sécuritaire, Ouagadougou réexaminera sa collaboration avec Moscou « pour voir s’il faut la renforcer dans un secteur ou pas, s’il faut la réorienter dans l’intérêt du Burkina Faso et dans le respect de sa souveraineté ». Il a souligné que « ce n’est pas à la rue de dire, de faire ceci ou cela ». Apollinaire Kyelem de Tembela pense que « le meilleur soutien au régime en place c’est d’aller au front, d’aider à lutter contre l’insécurité, d’apporter sa contribution financière ou matérielle pour aider les soldats au front ou pour aider les victimes du terrorisme, plutôt que de passer son temps à marcher ».

Les autorités du 30 septembre ont lancé le recrutement de 50 000 volontaires pour la défense de la patrie, des supplétifs civils de l’armée, pour intensifier la lutte antijihadiste. Lors de manifestations de soutien au coup d’Etat du 30 septembre qui a porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré, certains Burkinabè brandissaient des drapeaux de la Russie, avec le souhait que leurs nouveaux dirigeants intensifient les relations avec Moscou, comme au Mali ou en Centrafrique.  Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés. Plus de 40% du territoire échappe au contrôle de l’Etat, notamment du côté des frontières avec le Mali et le Niger.

 

Noël Ndong
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