Le ministre de l’Energie et de l’Hydraulique, Emile Ouosso, a visité du 3 au 4 novembre à Brazzaville l’Agence nationale pour l’électrification rurale (Aner) et l’Agence nationale de l’hydraulique rurale (Anhyr) pour faire un état des lieux et dérouler une feuille de route en faveur de ces deux structures.
Emile ouosso est allé s’imprégner des équipements, du rendement et du rythme de travail des agents, des innovations apportées. Il a, par ailleurs, expliqué aux équipes dirigeantes de l’Aner et de l’Anhyr les nouvelles stratégies et les attentes pressantes du gouvernement.
Au terme de la séance de travail avec le staff de l’Aner, il a déclaré: « Nous allons continuer à équiper techniquement le monde rural. L’équipe est réduite parce qu’il n’y a pas de moyens. Nous allons réfléchir pour migrer cette agence vers l’hydro-électricité dans le monde rural car c’est là-bas que nous avons toutes les richesses du sous-sol. Pour les mettre en valeur, il faut beaucoup d’énergie électrique ».
L’Aner est la structure gouvernementale mise en œuvre par l'Etat congolais pour s'assurer la réussite du pari de l'électrification du Congo profond et de l'accès facile à l'énergie. Disposée à promouvoir et à coordonner l'électrification rurale sur toute l'étendue du territoire, l’Aner est chargée de l'élaboration, du suivi et de la mise en œuvre des politiques, stratégies, plans et programmes nationaux de promotion de l'électrification rurale; de la gestion des relations avec les institutions nationales et internationales œuvrant dans le domaine de l'électrification rurale; du suivi et de l'évaluation des programmes et plans, travaux et projets d'électrification rurale et de la recherche de financement; des nouvelles technologies pour le développement des énergies nouvelles ainsi que renouvelables en République du Congo.
« Nous voulons impliquer cette agence pour qu’elle quitte le niveau des groupes électrogènes, avec des contraintes de carburant et de gestion, pour l’amener vers les niveaux élevés, en puissance installée, avec les clients de grande envergure qui peuvent payer toutes les factures afin qu’elle soit une agence de profit pour l’Etat », a ajouté le ministre de l’Energie et de l’Hydraulique.
Pour sa part, le directeur général de l’Aner, Rodolphe Gomba, s’est senti conforté après les orientations de sa tutelle. « Nous allons converger nos énergies après avoir écouté le ministre pour atteindre les objectifs du gouvernement. L’agence n'a déjà électrifié qu'une dizaine de villages faute des moyens. Mais nous avons pu construire le réseau de distribution basse tension dont le prototype a été présenté au ministre », a-t-il expliqué.
Les prototypes de panneaux solaires qu’expérimente l’Aner ont une autonomie de deux heures et peuvent alimenter le congélateur, la télévision, l’ordinateur et les ampoules de ménage.
Pour les installations de l’Anhyr dont le ministre a fait plusieurs constats, un plaidoyer a été reformulé pour concession des ouvrages du projet Eau pour tous.
« Le ministre nous a demandé de ne plus compter sur l’aide de l’Etat mais de générer les recettes pour notre structure. Représentée dans dix-neuf localités, l’Anhyr assure le service public de l’eau depuis dix-neuf ans. Nous voulons que l’Etat nous rétrocède les installations du projet Eau pour tous afin que nous les réhabilitions. Mais il y a un coût pour cela », a souhaité Thomas Simplice Eyanat, directeur général de l’Anhyr.
Pour le projet Eau pour tous, le constat est malheureux. Le contrat signé entre l’Etat congolais et la société Asperbras permettait de confectionner 4 400 ouvrages mais seulement 2 665 ont été réalisés et, en 2021, plus de 1100 n’étaient plus fonctionnels.
L’Anhyr était créée pour pallier les faiblesses de la Société nationale de distribution d'eau, actuellement La Congolaise des eaux (LCDE) qui n'est toujours pas parvenue à desservir régulièrement les villes et les zones rurales congolaises. L'agence devait assurer, de manière provisoire, la gestion de l'eau là où la LCDE est inexistante. Au cours d'un débat à l'Assemblée nationale, les députés avaient unanimement reconnu la nécessité de promouvoir l'eau potable dans les zones rurales.