Interview. Kadrel Ntsikabaka : « La digitalisation apporte au citoyen lambda un profit »

Jeudi, Novembre 10, 2022 - 18:36

La digitalisation est le processus qui vise à transformer un objet, un outil, un process ou un métier en un code informatique afin de le remplacer et le rendre plus performant. Pour ce qui est de la digitalisation bancaire, les usagers sont très mobiles, font des opérations plus rapides et ont un accès à distance facilité mais aussi davantage d’interactions sociales autour des sujets liés à la banque. Kadrel Ntsikabaka, responsable de la banque digitale à la Banque commerciale internationale (BCI), explique le bien-fondé de la digitalisation en milieu bancaire. Entretien

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : D’où est partie l’idée de la digitalisation des banques ?

Kadrel Ntsikabaka (K. N.) : Il faut prendre cette question sur plusieurs axes, notamment l’environnement dans lequel nous évoluons et l'influence extérieure. Aujourd’hui, nous disons que c’est la covid-19 qui a accéléré la digitalisation, en général, et des banques, en particulier, parce que les clients ne pouvaient pas  se déplacer à cause du couvre-feu. Cela a donc fait que cette digitalisation prenne de l’ampleur au sein des structures bancaires. Mais il y a eu ce besoin de vouloir aussi s’arrimer à la concurrence et la compétition sur le marché. Il ne fallait  pas rester en marge de cette évolution technologique. Autre chose, cela a permis aussi aux banques de désengorger les agences au niveau des clients, surtout ceux qui venaient pour des services avec zéro valeur ajoutée. Grâce à cette dématérialisation, le client peut consulter son compte et avoir accès aux services de base pour ses transactions depuis chez lui, sans être en contact avec le gestionnaire de compte.

L.D.B.C. : Cette digitalisation est arrivée pendant la 4G et le monde est à l’avènement de la 5G. Comment comptez-vous harmoniser cela au niveau des banques?

K. N. : Nous savons que pour qu’il y ait une bonne digitalisation, il faut l’internet. Seulement, il faut aussi dire qu’au Congo nous étions très en retard. Maintenant que nous sommes en train de nous rattraper, nous pensons qu’avec le déploiement de la fibre optique par les différents acteurs qui interviennent dans  les télécommunications, tout va vite. Déjà qu’avec la 3G, nous avons commencé à faire quelque chose, et la 4G c’était bien. Mais avec le 5G, il y aura beaucoup plus de possibilités et nous pourrons proposer des services qui, à la base,  nécessitent une qualité de bandes passantes plus élevées ou plus importantes, soit une technologie associée à la 5G avec une sécurité de données plus importante pour les banques. Chaque génération, que ce soit la 3, la 4 ou la 5, vient avec ses fonctionnalités. Pour la 5G, nous réfléchissons pour pouvoir proposer des services de digitalisation qui pourront s’arrimer à ces fonctionnalités nouvelles qu’elle apporte.

L.D.B.C. : Quel est l’impact de la digitalisation des banques sur la société ?

K. N. : L’impact au niveau de la société est positif. Le client est devenu autonome sur plusieurs opérations qu’il peut faire depuis sa maison. Au niveau de l’Etat, la digitalisation a apporté une touche, notamment dans la collecte des impôts sans se déplacer, grâce à la collaboration avec les banques, avec des applications sur les téléphones et autres canaux numériques. Nous pouvons donc dire que la digitalisation apporte au citoyen lambda, aux institutions et aux entreprises publiques comme privées, un profit.

L.D.B.C. : Pour terminer…

K. N. : Je dirai qu’il y a encore cette réticence qu’il faut relever au niveau des clients. Il se pose encore des questions sur la fiabilité de la digitalisation des banques. Je comprends qu’il y a encore cette méfiance du point de vue de la sécurité de l'argent des clients. Certains se demandent s’ils ne vont pas se faire arnaquer. Je pense qu'il nous faut encourager ces banques pour que cela soit bénéfique pour tout le monde.  

Propos recueillis par Achille Tchikabaka
Légendes et crédits photo : 
Kadrel Ntsikabaka
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