Xi Jinping à Joe Biden : le monde est assez grand pour que les Etats-Unis et la Chine prospèrent

Mardi, Novembre 15, 2022 - 12:04

Le président chinois a déclaré le 14 novembre, à son homologue américain, que le monde était suffisamment grand pour que leurs deux pays puissent prospérer et se concurrencer, tout en mettant en garde Washington contre le franchissement de la ligne rouge sur Taïwan.

 

"Dans les circonstances actuelles, la Chine et les États-Unis partagent plus, et non moins, d'intérêts communs", a déclaré Xi Jinping à Joe Biden durant trois heures d'entretien à Bali, en Indonésie, a indiqué le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.

Pékin ne cherche pas à défier Washington ou à "changer l'ordre international existant", a ajouté le président chinois, appelant les deux parties à "se respecter mutuellement", toujours selon ce communiqué.

Il a toutefois averti le président américain de ne pas franchir la "ligne rouge" concernant l'île autonome de Taïwan, que le gouvernement chinois revendique. "La question de Taïwan est au cœur même des intérêts fondamentaux de la Chine, le fondement politique des relations sino-américaines, et la première ligne rouge à ne pas franchir dans les relations sino-américaines", a-t-il ajouté, en précisant que "la résolution de la question de Taïwan est l'affaire des Chinois".

Depuis l'élection en 2016 de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, la Chine a intensifié les pressions contre une île qu'elle considère toujours comme une province rebelle appelée à revenir dans le giron de la mère patrie, par la force si nécessaire.

Les tensions entre Taïwan et la Chine ont atteint leur niveau le plus élevé depuis des années en août dernier, lorsque Pékin a organisé des manœuvres militaires pour protester contre un déplacement sur cette île de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi.

Les deux dirigeants auraient également discuté de la situation en Ukraine, le président chinois se déclarant "profondément préoccupé" par le conflit.

"La Chine a toujours été du côté de la paix et continuera à encourager les pourparlers de paix", a déclaré le dirigeant chinois. "Nous soutenons et attendons avec impatience la reprise des pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine", a-t-il ajouté.

La Corée du Nord également au centre des discussions

Joe Biden s'est dit "confiant" que la Chine "ne cherche pas une escalade" de la part de son allié la Corée du Nord, dont les tirs de missiles font craindre un essai nucléaire. Lors d'une conférence de presse après son entretien avec Xi Jinping, le président américain a indiqué avoir demandé à son homologue chinois de signifier clairement à Pyongyang de ne pas mener d'essai nucléaire, faute de quoi Washington devrait prendre des mesures défensives.

La Corée du Nord a procédé début novembre à une rafale de lancements dont celui d'un missile balistique qui est tombé près des eaux territoriales de la Corée du Sud tandis qu’un autre a survolé le Japon en octobre. Pyongyang avait justifié ses actions par l'attitude jugée provoquante de Séoul et Washington, qui opéraient au même moment les plus grandes manœuvres militaires aériennes jamais réalisées jusque-là entre eux.

Seoul et Washington avertissent depuis plusieurs mois que Pyongyang serait prêt à procéder à un nouvel essai nucléaire à tout moment, le septième de son histoire.

Joe Biden a profité de sa première rencontre avec Xi Jinping depuis son élection pour le prévenir que la poursuite du programme de missiles et du nucléaire signifierait que les Etats-Unis renforceront leur présence militaire dans la région, ce à quoi Pékin s'oppose farouchement. Il a cependant assuré lundi que le renforcement des capacités régionales américaines ne serait pas dirigé contre la Chine mais enverrait un signal clair à la Corée du Nord en cas d'essai nucléaire.

Julia Ndeko avec AFP
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