Prince Arnie Matoko est écrivain, magistrat et procureur de la République au tribunal administratif de Brazzaville. Il vient de recevoir, dans le cadre de l’écriture, le grand prix Mila du livre francophone à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Notre rédaction l’a rencontré pour recueillir ses impressions et ses suggestions sur l’essor de la littérature congolaise.
Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Sur la base de quels critères avez-vous été sélectionné au grand prix Mila du livre francophone ?
Prince Arnie Matoko (P.A.M.) : Le premier critère fixé par l’organisateur du Mila est que le livre à concourir devrait être publié à compter du 1er janvier 2020. Le deuxième critère est qu’il devait être publié dans une maison d’édition à compte d’éditeur et non à compte d’auteur. Enfin, le troisième critère, le livre devait, en ce qui concerne le genre, être une poésie ou un roman. C’est ainsi que j’ai résolu de participer à ce concours international avec mon recueil de poèmes intitulé « Entre les lignes du silence », publié en 2020 chez le Lys bleu, une maison d’édition à compte d’éditeur. La réunion de ces conditions cumulatives m’a permis d’être sélectionné en deuxième position parmi les cinq ouvrages finalistes sur de nombreux livres envoyés par plusieurs auteurs.
L.D.B.C. : Quels sentiments avez-vous d’être primé aujourd’hui ?
P.A.M. : Il est souvent très difficile de dissimuler sa joie lorsque votre travail est récompensé. En effet, je dois avouer, j’éprouve un immense sentiment de joie, de bonheur et de satisfaction. Vous ne pouvez pas imaginer combien j’étais heureux d’être primé et de monter sur le podium pour aller recevoir le prix qui m’est décerné, sous la lumière de projecteurs, des flashs des caméras et sous un tonnerre d’applaudissements de milliers d'invités et des auteurs étrangers venus spécialement à cette occasion célébrer le livre à Abidjan. Ce sentiment de bonheur et d’honneur n’est pas seulement mien, mais il est également pour mon pays, le Congo-Brazzaville, pour la Côte d’Ivoire qui m’a accueilli pendant une semaine ainsi que pour l’Afrique tout entière, au nom de la littérature et de la culture.
L.D.B.C. : Quand avez-vous commencé à écrire et combien de livres déjà parus ?
P.A.M. : En tant qu’écrivain, j’ai actuellement à mon actif huit livres. En 2016, j’ai publié coup sur coup cinq livres, notamment « Mélodie des larmes » (poésie) chez Chapitre.com, « Sous les ailes de l’aurore » (poésie) chez les Editions du net, « Ces fruits de mon jardin intérieur » (maximes et proverbes) chez Edilivre, « l’Enfant de l’or noir et du sel » (poésie) chez Edilivre, « Un voyage à New York » (nouvelles) chez Le harmattan au Congo. En 2018, je suis revenu avec « Lettres de sang » (poésie) et « La colère du fleuve » (nouvelles) qui a été récompensé par le prix Mongo Béti. Après quoi, j’ai publié « Entre les lignes du silence » en 2020. Il sied de noter que les livres sont généralement publiés en France.
L.D.B.C. : Avez-vous des propositions et des suggestions pratiques pour le rayonnement de la littérature congolaise ?
P.A.M. : je suggère que les écrivains congolais comprennent tout d’abord la mission et la responsabilité cardinales qui leur incombent dans le développement culturel de leur pays. En outre, si nous voulons que notre littérature rayonne de mille feux, nous devons pérenniser l’héritage précieux que nos anciens ou aînés comme Jean Malonga, U’tamsi, Sony et Tati Loutard, etc., nous ont légués ; nous ne pouvons le pérenniser que dans la phratrie, l’amour et l’entraide. Nous devons donc nous mettre ensemble pour organiser, en dépit de nos difficultés, des activités littéraires de grande envergure ou renommée par exemple les festivals ou salon du livre international.