Climat : l’Afrique victime de la sécheresse

Jeudi, Novembre 24, 2022 - 18:08

Dans un rapport, l’Organisation des nations unies (ONU) dévoile des chiffres alarmants : au moins 1,5 milliard de personnes ont été directement touchées par la sécheresse au cours de ce siècle et le coût économique sur cette période a été estimé à environ 124 milliards de dollars. Une fois encore, l’organisation tire la sonnette d’alarme pour mettre les gouvernements en garde face à l’urgence climatique à laquelle la planète est confrontée.

Pour l’ONU, la sécheresse est en train de devenir la prochaine pandémie, car si on ne prend pas des mésures immédiates, la majeure partie du monde vivra avec un stress hydrique dans les prochaines années. Sans surprise, le changement climatique est directement responsable de ce fléau. Comme le souligne le rapport, les températures augmentent, perturbant les régimes de précipitations. Conséquences : la gravité et la durée des sécheresses s’intensifient dans de nombreuses régions du monde, mais principalement en Afrique. Alors que le scénario planétaire se dirige vers un monde plus chaud de 2˚C.

En novembre 2021, les scientifiques du réseau du système d’alerte précoce contre la famine avaient déjà lancé un avertissement selon lequel une sécheresse sans précédent était imminente dans la Corne de l’Afrique si les faibles précipitations saisonnières se poursuivaient en 2022. Tragiquement, leur prédiction s’avérait être prémonitoire.  L’Afrique de l’Est, et en particulier certaines parties de la Somalie, de Djibouti, de l’Ethiopie et du Kenya, connaissent les conditions les plus sèches et les températures les plus chaudes depuis le début des enregistrements par satellite. En conséquence, pas moins de 13 millions de personnes sont actuellement confrontées à de graves pénuries de nourriture et d’eau et, selon les prévisions, 25 millions de personnes connaîtront le même sort d’ici à la mi-2022.

L’Afrique victime de la sécheresse dû au changement climatique

Les scientifiques attribuent au changement climatique la responsabilité de la crise actuelle dans une partie du monde qui est le moins à même d’y faire face. L’Afrique, dans son ensemble, contribue seulement à environ 2 à 3% des émissions mondiales à l’origine du réchauffement de la planète et du changement climatique. Cependant, le continent subit de lourdes conséquences de la crise climatique, notamment l’augmentation des vagues de chaleur, les sécheresses graves et les cyclones catastrophiques, comme ceux qui ont frappé le Mozambique et Madagascar ces dernières années.

En outre, les scientifiques prévoient que les choses ne feront qu’empirer pour l’Afrique si les tendances actuelles se poursuivent. Selon le rapport 2022 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, les secteurs clés du développement ont déjà subi des pertes et des dommages importants attribuables aux changements climatiques anthropiques, notamment la perte de biodiversité, les pénuries d’eau, la réduction de la production alimentaire, la perte de vies humaines et la réduction de la croissance économique.

La sécheresse qui frappe actuellement l’Afrique de l’Est a été particulièrement dévastatrice pour les petits agriculteurs et les éleveurs de la Corne de l’Afrique, déjà vulnérables aux chocs climatiques. C’est pourquoi le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) aide actuellement vingt-deux pays africains à utiliser des solutions d’adaptation ayant pour base les écosystèmes déjà présents dans leur environnement pour renforcer les communautés contre les effets mortels du changement climatique. Mais, malgré les conséquences désastreuses du changement climatique en Afrique, il y a des raisons d’être optimiste selon les experts. Le PNUE collabore avec de nombreux pays du continent pour faire en sorte que l’adaptation au changement climatique soit intégrée dans les politiques et les plans nationaux. Il travaille également avec l’Union européenne et le projet « Africa LEDS » pour soutenir le développement à faibles émissions (LEDS) à travers le continent afin de débloquer les opportunités socio-économiques tout en remplissant les objectifs climatiques de l’accord de Paris sur le climat. Enfin, il est important de noter que face aux problèmes de sécheresse, aucun pays ne semble épargné et les pays développés ne font pas exception à la règle.

Boris Kharl Ebaka
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