Le ministre de l’Economie et des Finances, Jean-Baptiste Ondaye, a indiqué, le 26 novembre à Brazzaville, lors des questions orales au gouvernement avec débat au Sénat, que l’exécutif va dorénavant frapper sévèrement tout commerçant qui foulera aux pieds les mesures prises dans le cadre du plan de résilience.
Interrogé par les sénateurs sur l’impact du plan de résilience sur le marché national, étant donné que l’inflation galope toujours, le ministre de l’Economie et des Finances a reconnu que l’objectif poursuivi par le gouvernement consistant à atténuer la vie chère n’est pas encore atteint. Toutefois, a renchéri Jean-Baptiste Ondaye, l’exécutif continue inexorablement son combat afin de soulager le panier de la ménagère.
Cependant, le gouvernement a conscience de ce que quelques commerçants et opérateurs économiques « véreux » sont en train de saboter le plan de résilience mis en place en vue de tirer le plus grand bénéfice au détriment de la population qui en pâtit. Ainsi, pour mettre un terme à ces pratiques qui relèvent des antivaleurs, l'exécutif a résolu de passer à la vitesse supérieure, en traquant sans pardon tous les commerçants mal intentionnés, auteurs de la hausse des prix des denrées alimentaires.
« Sous l’impulsion du Premier ministre, la task force va rester en éveil permanent et va fonctionner selon une cadence soutenue. Ainsi, le gouvernement s’emploie à mettre hors d'’état de nuire tout commerçant véreux, auteur de la hausse des prix des denrées alimentaires. Le ministère du Commerce est enjoint à effectuer des contrôles stricts afin de lutter contre la vie chère. A ce jour, par exemple, le prix d’un bidon de cinq litres de l’huile végétale est passé de 5 500 à 10 500 F CfA, tout comme un carton de cuisse de poulet est passé de 8000 à 16 000 FCFA, c’est inadmissible », a regretté Jean-Baptiste Ondaye.
Interpellé sur la revalorisation du point d’indice à 300 au profit des pensionnés de la Caisse de retraite des travailleurs, le ministre de tutelle, Firmin Ayessa, a affirmé que le gouvernement s’attèle à résoudre le problème. Une étude est actuellement en cours pour déterminer le plan de faisabilité et d’applicabilité de cette mesure, afin d’éviter que cela prenne la forme d’une injustice, étant donné que ces derniers ont été fonctionnaires de l’Etat, a souligné le Premier ministre, chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, qui a conduit la délégation.
Construction des routes, le sujet dominant
Parmi les dix membres de l’exécutif interrogés, le ministre d’Etat, de l’Aménagement du territoire et des Infrastructures, Jean-Jacques Bouya, a reçu le plus grand nombre de questions. Il a été interpellé, entre autres, sur la dégradation précoce des routes bitumées ainsi que l’arrêt prolongé de nombreux chantiers routiers à travers le pays.
S’agissant de l’enclavement du département de la Likouala, devenu quasiment inaccessible par véhicule, Jean-Jacques Bouya a souligné qu’un plan de désenclavement d’envergure a été déjà élaboré. Quelques projets, a-t-il renchéri, ont été mis en place dans ce département mais arrêtés à cause du manque de financement dû à la crise économique. Mais quelque uns de ces projets, dont le plus emblématique est la route Enyellé-Boyelé-Dongou, vont être relancés dans les délais.
Le ministre de l’Aménagement du territoire a rappelé aussi la construction imminente des ponts sur les rivières Ibenga et Motaba ainsi que celui sur la Sangha, à Ouesso, qui sera le plus long ouvrage de franchissement dans le pays, d’environ 800 m. Les travaux y relatifs seront lancés en début 2023 par le chef de l’Etat, a indiqué Jean-Jacques Bouya.
Dans la partie septentrionale, par contre, le ministre d’Etat a évoqué aussi la relance des travaux de construction des routes Sibit-Zanaga dans la Lékoummou ainsi que le tronçon routier Mila-Mila-Makabana-Mossendjo, long de 170 km, avant de rallier Mbinda, dans le département du Niari.
Clôturant la séance, le président de la chambre haute du parlement, Pierre Ngolo, a invité le gouvernement à plus de pragmatisme afin dans la résolution des problèmes auxquels la population est confrontée.