Réunis du 26 et 27 novembre à Brazzaville, sur le thème « L’architecture pour le bien-être ; réparer la ville », les participants au Forum sur l’architecture francophone ont esquissé quelques pistes de solutions pour lutter contre l’extension et l’occupation anarchique des villes.
Organisé par l’Ordre des architectes du Congo (OAC) en partenariat avec la Fédération des architectes francophones d’Afrique (Fafa), l’Alliance des architectes francophone du monde et l’Union internationale des architectes, la rencontre couplée à l’assemblée générale de la Fafa a connu la participation de plusieurs délégations. Il s’agit, entre autres, du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Centrafrique, du Gabon, du Mali, de la Tunisie, du Togo, du Maroc et de la Côte d’Ivoire.
Un forum animé par un panel de professionnels à travers la problématique générale « L’architecture pour le bien-être : réparer la ville ». Du président de la Fafa, Fodé Diop, à l’Algérienne Mohammed Abdelh Halim Faidi en passant par les Congolais Jean Philippe Badinga et Antoine Bokolojoué et à la Tunisienne Leyla Ben Jeddou, tous ont convaincu l’assistance que les villes ont réellement besoin d’être réparées.
Le président de l’OAC a rappelé que Brazzaville qui a accueilli ce rendez-vous connaît une forte croissance démographique et un fort rajeunissement de sa population. En effet, du fait de l’arrivée massive des nouvelles générations, la capitale congolaise, tout comme d’autres villes de la sous-région, fait face à un double défi. Il s’agit notamment de maîtriser l’extension de l’espace urbain liée à la croissance démographique, et de répondre de manière cohérente et anticipée aux aspirations d’une jeunesse porteuse de dynamisme et de créativité.
« La diversité culturelle est l’héritage commun de l’humanité en tant que forme incontestable d’identité et étant le facteur clé d’un développement responsable sur le plan architectural. C’est pour cela que le savoir et la profession des architectes sont impliqués dans le temps, l’espace, la technologie, la pédagogie et aujourd’hui, sur l’irréversibilité du changement climatique, l’intégration des sources d’énergie renouvelables, itinéraires obligatoires dans la conception architecturale et urbaine, devant permettre tant soit peu de réparer nos villes », a rappelé Antoine Béli Bokolojoué.
Améliorer l’attractivité des villes congolaises
Il a, par ailleurs, invité les architectes à s’impliquer davantage en mettant à profit leur génie créateur, leur énergie et leur créativité dans la recherche des solutions aux problèmes que connaissent les villes. D’après lui, le thème du forum de Brazzaville est d’actualité, car réparer la ville, c’est aussi créer un lien personnel entre l’humain et son territoire. « Une attache presque intime afin de lutter contre la destruction quasi systématique de la ville. Réparer la ville en changeant le regard sur un lieu plutôt qu’en le rasant. Puissent les travaux de notre forum ressusciter l’engouement collectif, en vue de rebâtir nos villes qui ne cherchent qu’à être reconstruites avec les exigences des temps actuels. L’architecture est notre religion, notre sacerdoce », a-t-il conclu.
Le président du Conseil départemental et municipal de Brazzaville, Dieudonné Bantsimba, de son côté, a indiqué que le choix du thème du forum répondait non seulement au cadre général des Objectifs du développement durable, mais aussi à la politique générale d’urbanisme pour laquelle le président de la République du Congo s’y emploie. Le but étant d’améliorer l’attractivité des villes pays ainsi que le bien-être de la population. « A l’heure où le monde et principalement nos villes subissent les effets néfastes du changement climatique, d’un développement rapide et d’une occupation anarchique, ce rendez-vous des bâtisseurs, des acteurs de l’urbain revêt une importance particulière pour une réflexion sur l’avenir de nos villes et plus largement de notre environnement », a rappelé le député maire de Brazzaville.
Consciente de l’importance des architectes, la République du Congo a décidé de confier la réflexion sur ses cités urbaines aux professionnels de la ville.
Dieudonné Bantsimba a assuré les participants que le Congo confiera également l’implémentation des solutions aux mêmes professionnels. Il a, enfin, formulé le vœu que la Fafa continue d'appuyer les structures étatiques et non étatiques, ainsi que les collectivités locales dans la réflexion de haute qualité, afin de réparer les villes africaines en pleines difficultés.