Les travaux de la cinquième édition de la Conférence internationale et exposition sur les hydrocarbures au Congo (Ciehc5) ont permis de lever le voile sur les défis du secteur énergétique dans le pays. Cette obligation de satisfaire à la demande en énergie, sans cesse croissante, doit répondre à l’exigence de la transition énergétique.
Le plus grand rassemblement des acteurs du secteur pétrolier de la République du Congo a baissé ses rideaux, le 1er décembre à Kintélé, dans la banlieue Nord de Brazzaville, sur une note de satisfaction pour le ministère des Hydrocarbures. Près d’un millier de participants, notamment des responsables politiques, des dirigeants des compagnies pétrolières, des banquiers et des hommes d’affaires ont assisté aux différents débats de la Ciehc5.
Le renforcement de l’industrie du raffinage pétrolier est nécessaire pour permettre au Congo et au reste du continent de juguler la crise de carburant. Or, la tendance actuelle est à la fermeture des raffineries, en raison de la faible capacité des installations et l’arrivée de la concurrence, particulièrement de l’Asie et du Moyen-Orient. Une partie de la solution pourra venir du projet de raffinerie Dangoté (Nigeria), a estimé l’expert pétrolier Jean-Pierre Favennec, dont la capacité représente cinquante fois celle de la Congolaise de raffinerie (Coraf).
Selon ce membre de l’Association pour le développement de l’énergie en Afrique, le défi consiste à parvenir à la transition énergétique, en réduisant l’impact du raffinage sur l’environnement. Le processus de transformation du pétrole brut en un produit fini, qu’est le raffinage, génère de nombreux polluants. Dans une raffinerie, l’on peut y trouver des pollutions accidentelles du sol et des eaux usées très dangereuses pour l’homme et l’environnement.
Pourtant, les solutions techniques existent, par exemple, l’amélioration du Jet A-1 (kérosène) et l’utilisation de solutions à base de soude, permettant donc de maîtriser l’impact environnemental du raffinage. C’est ainsi qu’au sein de la Coraf, des projets ont été initiés pour pouvoir mieux contrôler l’émission de gaz à effet de serre. Selon Yao Koffi, le directeur de l’usine de la Coraf, le premier projet est celui d’éliminer le torchage du gaz qui consiste à brûler dans des torchères le gaz naturel sans le valoriser.
« Le travail des équipes de sauvegarde environnementale consiste à collecter ces eaux usées, les nettoyer avant de les reverser. Nous veillons à ce que la qualité des produits mis sur le marché soit améliorée, en réduisant le soufre dans le gasoil, le benzène dans l’essence et le soufre dans le Jet A-1 », a expliqué ce responsable de la Coraf.
À l’ouverture de la Ciehc5, le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, avait réaffirmé l’engagement du Congo de développer la filière gazière. Les premiers litres de gaz naturel liquéfié devraient être produits dès 2023, grâce à l’usine d’Eni- Congo. Le projet permettra de diversifier l'utilisation du gaz naturel dans différents secteurs de l'économie locale et l’accès à l’énergie dans le pays.
Rappelons que la Ciehc5 a été organisé sur le thème « La transition énergétique au Congo : opportunités et défis ».