La vice-Première ministre, ministre de l’Environnement et Développement durable, Eve Bazaiba, a lancé, le 5 décembre, à Kinshasa le Programme de gestion durable des forêts (PGDF) en République démocratique du Congo (RDC). L’objectif global est de créer les conditions d’une gestion durable des forêts dans le pays.
La vice-Première ministre, ministre de l’Environnement et Développement durable, a indiqué que le « PGDF, ensemble des méthodes de gestion, vise à maintenir la diversité biologique des ressources forestières, leur productivité, leur faculté de régénération, leur vitalité et leur capacité à satisfaire de manière pérenne, durable, les fonctions économiques, écologiques et sociales pertinentes, sans causer de préjudice à d’autres écosystèmes ».
Il a été conclu avec les partenaires pour jouer le rôle d’appui à ce ministère en vue, d’une part, de mettre en place des outils de gestion et, d’autre part, de renforcer les capacités institutionnelles et de toutes les autres parties prenantes avec pour finalité d’aboutir à la stabilisation du couvert forestier, lequel constitue un élément important dans la promotion d’une économie verte.
La finalité de ce programme, a fait savoir Eve Bazaiba, est la mobilisation de la finance climatique pour le développement durable des pays ciblés, à travers la mise en œuvre du Fonds national Redd+ (Fonaredd) destiné, entre autres, à la mise en œuvre du Plan d’investissement Redd+ dont celui de la RDC. Le PGDF se présente donc, à en croire la vice-Première ministre, comme un outil d’amélioration de la gouvernance de la gestion forestière.
Confirmer la RDC comme pays solution à la crise climatique
Le succès du PGDF viendra donc, selon Eve Bazaiba, conforter le leadership climatique de la RDC. « En effet, la stabilisation du couvert forestier va permettre à la RDC d’honorer ses engagements qui consistent à rehausser le niveau des ambitions climatiques pour limiter la moyenne en dessous de 1.5°C », a-t-elle souligné.
Pour concrétiser le paradigme qui va confirmer le positionnement de la RDC en tant que pays solution à la crise climatique, il a été assigné au PGDF six objectifs majeurs. Il s’agit notamment de contribuer à une meilleure gouvernance du secteur ; d’élaborer de façon participative et transparente une politique forestière ; de contribuer au développement d’un secteur artisanal dans la filière foret/bois opérant dans la légalité; de soutenir le développement d’une gestion durable des forêts par les communautés et les collectivités territoriales ; de garantir que la gestion des grandes concessions forestières se fasse en conformité avec la législation forestière congolaise ; et de renforcer, dans les entités territoriales, les capacités de l’administration forestière locale et de l’administration décentralisée pour l’encadrement des activités forestières. « Dans cette orientation, le PGDF est conçu pour contribuer, dans son pilier forêt et environnement, à la réalisation de la vision commune de développement du pays consacrée dans le Plan national stratégique de développement », a souligné la vice-Première ministre. Elle a relevé que les impacts attendus sont notamment l’orientation et le pilotage du secteur ; l’application des lois et règlements ; l’amélioration de la contribution du secteur au développement socio-économique du pays ; la stabilisation de la dégradation des forêts ; ainsi que la relance et le renforcement du dialogue entre les parties prenantes.
Au nom du secrétariat exécutif du Fonaredd, Bavon N’sa Mputu a souhaité que ce programme de quatre ans, financé en RDC pour un montant global de 12 millions de dollars américains par Cafi, à travers le Fonaredd, auquel s’ajoutent 4 millions d’euros provenant de l’Agence française de développement (AFD), s’apprête à relever les défis du secteur qui est, selon l’ambassadeur de France en RDC, Bruno Aubert, un chantier vital, central pour le pays et le monde. Il a également rappelé que son pays est engagé politiquement et diplomatiquement sur les sujets de la protection et la gestion équitable et durable des forêts du Bassin du Congo. Bruno Aubert a notamment rappelé les engagements pris dans ce sens par la France à diverses occasions et dont certains sont déjà honorés et d’autres en cours de réalisation. « L’AFD se positionne à la pointe des sujets climat », a-t-il fait savoir, saluant aussi l’implication de la RDC dans les décisions mondiales sur la crise climatique.
Le chargé d’Affaires à l’ambassade d’Allemagne en RDC dont le pays préside la Cafi a noté que ce programme constituera un pilier du gouvernement dans la mise en œuvre de sa vision du secteur forestier et les objectifs fixés par le chef de l’Etat lors des Conseils des ministres en 2021 et 2022. Parlant de l’accord de partenariat Cafi-RDC, il a noté que ce programme constitue un des jalons importants. Il a, par ailleurs, fait savoir que les avancées en matière de la gouvernance dans ce secteur sont attendues par toutes les parties prenantes.
Après le lancement officiel du programme, un atelier a eu lieu sur la logique d’intervention du programme et son contenu opérationnel. L’objectif a été d’améliorer la visibilité de ce dernier et d’informer les parties prenantes clés sur les objectifs ainsi que les résultats attendus du programme afin de favoriser leur appropriation et leur implication dans sa mise en œuvre et aussi d’obtenir leur support multiforme, leur adhésion et envisager des synergies nécessaires. Le logo du PGDF a également été dévoilé à l’occasion du lancement officiel du programme. Il est l’œuvre d’un étudiant en terminale de l’Académie des beaux-arts de Kinshasa, Daniel Mukoko, qui a été le lauréat de l’appel aux talents.