Le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Paul Valentin Ngobo, a remis le 4 décembre des semences et kits aratoires aux maraîchers de Talangaï, sixième arrondissement de Brazzaville.
Composé, entre autres, de pelles, machettes, râteaux, imperméables, brouettes, gants et motopompe, le matériel destiné à une quarantaine de groupements a été réceptionné par le député maire de Brazzaville, Dieudonné Bantsimba, avant de le transmettre aux bénéficiaires. Un geste positivement apprécié par les maraîchers. « La journée d’aujourd’hui restera gravée dans les cœurs des maraîchers, car depuis la création de ce site agricole en 1964, c’est pour la première fois que nous recevons un tel don de la part des pouvoirs publics. Nous, producteurs de la ceinture maraîchère de Talangaï, nous accomplissons notre mission, celle de nourrir la population de Brazzaville avec peine et larmes aux yeux », a rappelé le président des maraîchers de Talangaï, Sylvain Ndangui.
Justifiant son geste, Paul Valentin Ngobo a rappelé que cette donation s’inscrit dans le cadre de la politique du ministère visant à appuyer les différents producteurs. « Nous appuyons la production maraîchère, et nous l’avons commencé à Pointe-Noire en réglant la question du forage, du matériel et des semences agricoles. L’impact a été très net sur le marché de Pointe-Noire où nous avons pu observer une rapide augmentation de la production maraîchère même en période de saison sèche ou souvent il y a la rareté de légumes et l’augmentation des prix », a-t-il déclaré, invitant les maraîchers de Talangaï à suivre l’exemple de leurs collègues de Pointe-Noire.
Selon le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, cet appui qui a commencé à Pointe-Noire se poursuit à Brazzaville avant de s’étendre dans d’autres localités du pays. « Nous savons tous qu’il y a augmentation des prix aujourd’hui, il faut que nous mobilisons tous ceux qui peuvent nous aider à inverser la tendance. Par exemple, nous nous plaignons du fait que le prix de la boîte de tomate concentrée a augmenté, alors que nous pouvons produire la tomate fraîche qui, d’ailleurs, du point de vue nutritionnel, est meilleure », a expliqué Paul Valentin Ngobo, précisant que dans le cadre de sa politique maraîchère, le ministère compte beaucoup sur les maraîchers pour y arriver.
La ceinture maraîchère de Talangaï victime de la spoliation
En appuyant les maraîchers, l’Etat espère qu’ils vont réellement booster la production maraîchère afin de gagner en résilience. S’étendant de la terre ferme jusqu’au bas de la crue du fleuve Congo, la ceinture maraîchère de Talangaï avait une superficie de 36 hectares dans les années 1960. Avec les occupations anarchiques, l’étendue est estimée actuellement à 5,12 hectares de la terre ferme. « Nous avons perdu 30,88 hectares. Les ennemis de la République, des inciviques, sont en train de remblayer le fleuve Congo pour en faire les parcelles au vu et au su de tout le monde. Ils détruisent dans leur passage la faune et la flore, le fleuve Congo qui est notre patrimoine national et international… », a déploré Sylvain Ndangui, craignant la disparition de la ceinture maraîchère de Talangaï à l’image des sites agricoles de la corniche et Sans fils.
Se félicitant de l’initiative du gouvernement en faveur des maraîchers, le président du Conseil départemental et municipal de Brazzaville a pris l’engagement de suivre les bénéficiaires pour booster l’agriculture urbaine. « Nous continuerons à poursuivre ces initiatives et je puis déjà dire que pour lutter contre l’occupation anarchique, nous sommes en train de prendre des textes avec le ministère des Affaires foncières pour protéger ce site qui devient une zone verte protégée », a promis Dieudonné Bantsimba.