Le ministre de l’Economie fluviale et des Voies navigables, Guy Georges Mbacka, a annoncé, dans une déclaration rendue publique le 6 décembre, les décisions prises par le gouvernement après l’incendie qui s’est produit la veille au port de Yoro, à Brazzaville
Selon la déclaration gouvernementale, toutes les activités de chargement et de déchargement, voire toute activité économique liée à l’exploitation fluviale et portuaire exercée par tout propriétaire d’un terrain dans le périmètre du Port autonome de Brazzaville, sont désormais formellement interdites. N’est pas concerné par cette mesure, le trafic domestique vers l’Ile Mbamou. « Le reste du trafic sera orienté vers la gare à passagers du Port de Brazzaville », a indiqué Guy Georges Mbacka.
Pour identifier les causes du drame du 5 décembre à Brazzaville et d’en établir les responsabilités individuelles et collectives, le gouvernement mettra en place une commission d’enquête nautique. D’après les informations de l'exécutif, la baleinière dénommée « Royale II », non immatriculée, en réparation et amarrée sur les berges à la limite des parcelles jouxtant le plan d’eau du port public de Yoro, serait à l’origine de cet incendie qui a causé un mort et d’importants dégâts matériels.
« En effet, d’après les informations recueillies sur les lieux, cet incendie aurait été provoqué par les opérations de soudure effectuées dans cette baleinière qui contenait des bidons d’essence. Plusieurs autres baleinières étaient amarrées les unes contre les autres et la propagation du feu aurait consumé près d’une douzaine d’embarcations », a expliqué le ministre.
Il a également déploré le fait que la circonscription territoriale du Port autonome de Brazzaville et ports secondaires (PABS), qui s’étend actuellement sur près de 3 800 mètres linéaires, est illicitement occupée par plusieurs personnes en violation des dispositions de la loi du 26 mars 2004 portant code du domaine de l’Etat. Les statuts du PABS approuvés par décret n°2000-16 du 29 février 2000 disposent que le domaine public portuaire comprend le domaine fluvial des localités portuaires.
« Ainsi, les parcelles riveraines adjacentes des plans d’eau portuaire situées dans le domaine public fluvial ne devraient pas constituer des ports privés ni des points d’accostage. Mais, force est de constater que toutes ces parcelles sont actuellement devenues des sites d’embarquements et de débarquements illicites ou clandestins, en violation des dispositions de l’article 144 alinéa L du code de la navigation intérieure Cémac/RDC », a dénoncé Guy Georges Mbacka.
Notons que selon des témoignages, les différents services de l’Etat prélèvent des taxes sur les marchandises embarquées ou débarquées au port privé de Yoro.