Bienvenue au marché du Fake ! Des abonnés, des vues, des « like » et même des commentaires, tout est à bon prix pour se faire voir ou se faire entendre. Et le Congo n’échappe pas à ce fructueux business.
C’était un secret de polichinelle, du « Fake » acheté hier sous le manteau, répandu comme une tache d’huile dans le milieu artistique et des médias en ligne, un trompe-œil quasi inconnu du grand public et devenu aujourd’hui un business au grand jour. Au Congo, une structure se vantant de faire la promotion des artistes de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie affiche une bien étrange promesse : « Devenez célèbre en moins d’un mois » ! Ne reculant devant aucun sacrifice, cette même structure déclare vouloir mettre fin aux talents cachés et faciliter leur visibilité sur les réseaux sociaux comme vouloir aider les influenceurs à booster leur nombre d’abonnés. Comme une impression de marcher sur la tête et sur la lune !
La promesse pour se fabriquer une e-réputation en un temps record se décline tout autant sur Facebook, WhatSapp, Tik Tok, Youtube que sur les autres réseaux sociaux. Et d’en afficher ouvertement le très modeste prix car, qu’on se le dise, c’est presque open-bar pour s’offrir un cocktail d’abonnés, de vues, de « Like », de commentaires afin d’assouvir sa soif de notoriété. Mais, preuve s’il le fallait qu’on ne lève pas le voile sur ce genre de vérités qui jette un pavé dans la mare artistique et médiatique du 242, cette structure aura supprimé récemment l’alléchante offre de ses publications, appliquant la loi de l’omerta qui règne en ce milieu.
Il convient malgré tout de préciser que ce commerce n’a rien d’illégal en soi quand bien même il enfreint les règles de communauté répandues sur les réseaux sociaux. Si en quelques clics sur le Net chacun trouvera facilement où faire son marché, attention aux arnaques, il faudra néanmoins une âme d’investigateur pour savoir qui achète quoi. Il existe, en effet, des analyses en ce domaine sur Internet checkant chaque jour la progression de certains chiffres sur les réseaux sociaux et qui, bien évidemment, font plus que mettre la puce à l’oreille. A seul titre d’exemple, un média en ligne de Pointe-Noire s’est acheté incognito plus de 25 000 abonnés le 9 septembre dernier ! Au delà d’une démarche égotiste, le procédé peut ainsi tendre à attirer dans ses filets des marques commerciales soucieuses de communiquer plus largement par le biais de médias, influenceurs ou artistes, sans savoir qu’elles auront été victimes du piège des apparences. Ne reste plus qu’à se fier au talent qui, lui, ne s’achète pas.