Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a adopté, le 23 décembre à Brazzaville à l’issue des travaux de sa quatrième session, une vingtaine de recommandations à l’endroit de l’Etat dont l’intensification et la mécanisation de l’agriculture.
Au terme des débats interactifs portant sur les impacts de la crise russo-ukrainienne sur l’économie congolaise, la quatrième assemblée constitutionnelle a préconisé que les cultures vivrières telles le manioc, les ignames, les patates, le bananes plantains… soient intégrées davantage dans la chaîne de valeur agricole du Congo.
Les conseillers ont souhaité la promotion de l’agro-transformation des produits agricoles pour éviter les gaspillages après récolte et que l’Etat développe et/ou améliore les capacités de stockage des produits agricoles. Ils ont recommandé à l’Etat la mise en place d'une politique de constitution de réserves stratégiques pour certains produits alimentaires qui ne peuvent faire l’objet de substitution par les produits locaux.
Les entreprises du secteur agricole sont encouragées à améliorer leur productivité afin d’être compétitives et saisir les opportunités qu’offre l’entrée en vigueur, depuis le 1er janvier 2021, de la Zone de libre-échange continentale africaine qui promeut le commerce intra-africain.
Au cours des plénières, les membres du CESE ont aussi planché sur la situation des personnes vivant avec handicap au Congo, recommandant de les recenser par catégorie de handicap en vue de la constitution d’un fichier national en la matière. Ils ont suggéré à l’Etat de prendre en charge, de façon précoce, la personne handicapée face à la persistance des facteurs de santé, d’inégalité sociale et culturelle et de créer un fonds de soutien à leur réinsertion. Ils ont conseillé la création d'une carte d’invalidité à leur profit ainsi que l’équipement du Centre national de fabrication des appareillages de tous types et de les rendre accessibles, tout comme la poursuite de la formation des enseignants en braille.
Le volet sportif a été également au centre des débats des conseillers qui ont recommandé à l’Etat d’affirmer la volonté politique à travers un plan stratégique sectoriel ainsi que d’engager des dialogues entre pouvoirs publics et le monde du sport. Le CESE conseille de prendre en compte la subvention des compétitions nationales et d’allouer des crédits pour l’entretien ainsi que la maintenance des installations sportives existantes.
De même, ils ont recommandé la mise en place des comités de suivi paritaires entre le ministère en charge des Sports, les collectivités locales et les différentes fédérations sportives afin de pallier les imperfections de fonctionnement. Il a été suggeré la création des centres de formation qui devront prendre en charge les talents dès leur bas âge pour toutes les disciplines, la redynamisation de l’initiative appelée « Contrat objectif », l’organisation des championnats de toutes catégories dans toutes les disciplines, la création d' une base de données pour le suivi des talents de la base au sommet, l’installation dans les jardins publics et autres endroits aménagés des structures sportives de proximité pour inciter les citoyens à pratiquer le sport de maintien, la relance des jeux de l’ONSSU et les tournois encadrés dans les quartiers.
Entre conseillers, les débats de la session ont abordé aussi les dossiers sur l’exploitation minière : ses impacts sur l’environnement et sur la santé humaine. Au terme des échanges, il a été recommandé aux pouvoirs publics de faire respecter scrupuleusement les dispositions de l’article 128 de la loi n° 4-2005 du 11 avril 2005 portant code minier en République du Congo. Il a été demandé à l’Etat de vulgariser les textes sur l’attribution des autorisations et permis d’exploitation minière et d’inciter les entreprises minières à respecter les clauses inscrites dans le cahier de charges, en veillant particulièrement à la végétalisation des sites exploités très souvent fortement dégradés.
Le CESE suggère à l’Etat et les organisations non gouvernementales de procéder à la conscientisation et la sensibilisation de la population au danger lié à l’exploitation minière artisanale. A l’Etat, il recommande d’amplifier ses appuis multiformes afin que la communauté scientifique s’investisse davantage dans le suivi des caractéristiques physico chimiques des eaux des rivières des sites bénéficiaires des permis d’exploitation minière.
Enfin, il a adopté plusieurs documents importants dont le rapport de la Commission d’apurement des comptes administratifs et de gestion du CESE, exercice 2021.