Les autorités congolaises mettront en œuvre plusieurs initiatives, notamment la formalisation du commerce artisanal de l’or et la modification de la loi sur l’agriculture. L’objectif final est d’encourager les investissements étrangers pour augmenter les revenus et améliorer la transparence financière au cours de la nouvelle année.
Le gouvernement a dévoilé quelques uns de ses grands projets dans les secteurs économique et financier pour cette année 2023. Plusieurs initiatives vont permettre à la République démocratique du Congo (RDC) d’augmenter ses revenus et d’améliorer la transparence financière. Outre la modification prévue de la loi sur l’agriculture, un projet peu détaillé à ce stade, les autorités congolaises vont mettre en œuvre un plan visant à formaliser le commerce artisanal de l’or. En effet, l’année finissante a été « exceptionnelle » pour le secteur minier au point de booster la croissance économique de près de 7 %. Profitant de cette remontée, les producteurs de cuivre et de cobalt cherchent aujourd’hui à diversifier les sources de revenus. En outre, le gouvernement compte également étendre les impôts sur le revenu et offrir des exonérations fiscales dans les zones économiques spéciales (ZES) bientôt opérationnelles.
Comme l’a expliqué le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, la RDC veut s’affranchir de ce statut de « pays de production » pour endosser celui plus ambitieux de « pays de transformation ». Si les producteurs de cuivre et de cobalt sont en train de mûrir des plans de diversification des sources de revenus, l’argentier national n’a pas éludé les nombreuses contraintes, dont la corruption, le déficit infrastructurel et bien entendu les conflits. En effet, suite à la résurgence des affrontements armés pour le contrôle des zones minières, des millions de personnes sont en train de quitter les zones sensibles. Ce climat de tension alimente davantage le commerce illicite de minerais comme le tantale et l’or. Pour mettre fin à ce trafic illicite, Nicolas Kazadi a annoncé une importante décision. « Nous espérons rompre ce lien grâce à un accord avec les Émirats arabes unis qui nous permettra d’acheter tout l’or produit par le secteur artisanal », a-t-il dit. Il est établi que la plupart de l’or de la contrebande transite par les États voisins et finit à Dubaï, la capitale des Émirats arabes unis. Par conséquent, le renforcement du partenariat avec ce pays permettra à la RDC de formaliser ce vaste marché. Il faut préciser, en outre, que le pays veut lancer la première raffinerie d’or à Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, courant cette année.
L’autre annonce forte est le démarrage prochain des activités au sein des ZES auxquelles la RDC accordera entre dix et vingt ans d’exonérations fiscales. A cet effet, la situation va évoluer rapidement si l’on en croit quelques dates déjà disponibles. Il y a, par exemple, le lancement de la production de carrelage d’une entreprise chinoise, Saphir Ceramics, au premier trimestre de 2023 dans la première zone érigée à la périphérie de la capitale, Kinshasa. Très vite, cet opérateur sera rejoint par l’Indien Varun Beverages, un embouteilleur de Pepsi et un fabricant de produits pharmaceutiques.