Les Emirats arabes unis ont désigné, jeudi, Sultan Ahmed al-Jaber patron de leur compagnie pétrolière nationale pour présider la COP28 prévue cette année à Dubaï.
Le président de la prochaine conférence mondiale sur le climat, prévue en novembre aux Emirats arabes unis, dirige le géant pétrolier émirati Adnoc (Abu Dhabi National Oil Company). Agé de 49 ans, il pilote également Masdar, une entreprise publique d'énergies renouvelables qui a investi dans plus d'une quarantaine de pays depuis sa création en 2006. Il est aussi ministre de l'Industrie et des Technologies avancées. Et connaît bien son sujet. Envoyé spécial des Emirats pour le climat, Sultan Ahmed al-Jaber a dirigé la délégation de son pays à la COP27 en Egypte. Il avait été nommé en 2009 au sein du groupe consultatif sur l'énergie et le changement climatique à l'ONU par le secrétaire général de l'époque, Ban Ki-moon.
Pour les militants en faveur de la sortie des énergies fossiles, l'organisation de la COP28 aux Emirats, l'un des principaux exportateurs de pétrole au monde, et la nomination d'un patron de l'industrie pétrolière pour incarner les négociations est un non-sens. Le choix d'une personnalité issue d'une industrie qui est elle-même responsable de la crise crée un conflit d'intérêts, est-il reproché.
Les Emirats arabes unis, en revanche, ne voient aucune contradiction dans la désignation du patron d'Adnoc. Pour eux, le pétrole et le gaz seront encore nécessaires pendant des décennies et peuvent contribuer à financer les énergies renouvelables. Le monde, estiment-ils, aura encore besoin de combustibles fossiles d'ici à 2050 et ceux-ci devraient provenir des producteurs les moins chers et les moins polluants.