L’Agence de régulation des postes et des communications électroniques (Arpce) a organisé, le 11 janvier a son siège à Brazzaville, la projection en avant-première du film intitulé « Fasuce, un outil efficace au service de l’inclusion socio-économique et numérique », lequel retrace les réalisations de deux ans d’activités du Fonds pour l’accès et le service universel des communications électroniques (Fasuce) dont l’Arpce est l’organe de gestion.
Le film de 16 min, diffusé devant les opérateurs de téléphonie mobile et autres partenaires techniques du Fasuce, est une excellente vitrine qui témoigne non seulement de l’utilité de ce projet déterminé à réduire la fracture numérique au Congo, mais également de la pertinence de ses opérations qui transcendent un réel impact socio-économique dans les localités desservies.
Initié par le gouvernement, le Fasuce lancé en 2020 promeut une politique d’inclusion numérique au profit des communautés rurales et d’autres couches défavorisées de la population, afin qu’elles bénéficient des mêmes opportunités.
A l’heure où les pouvoirs publics sont confrontés au problème de financement des zones rurales isolées et d’accès difficile par les opérateurs, ce programme est une réponse concrète pour permettre à chaque Congolais d’accéder à un minimum de services de communications électroniques, voix et données, à des tarifs abordables et non discriminatoires quelle que soit sa localisation géographique.
« En tant qu’organe de gestion, l’Arpce a réussi en deux ans avec ses partenaires à connecter des milliers de localités entières, du Nord au Sud du pays, considérées hier comme des "zones blanches" car dépourvues d’infrastructures essentielles de communications », a commenté Louis-Marc Sakala, directeur général de l’Arpce, secrétaire du Fasuce.
Le film, avec parfois des sous-titrages du fait de certaines interventions de la population en langues locales, brosse, d’une part, une ouverture des communautés rurales et défavorisées désormais connectées au monde, et, de l’autre, exalte les bribes d’une économie numérique locale qui naît dans ces localités où l’on peut apercevoir une frénésie sur l’utilisation du téléphone portable et des kiosques mobile money.
Au-delà de ces villages qui savourent les bienfaits des communications électroniques, le documentaire peint un autre aspect du Fasuce, celui destiné à soutenir l’éducation par l’installation des salles multimédias dans différents établissements scolaires (collèges, lycées et universités) du pays, pour favoriser l’épanouissement de la jeunesse grâce à un accès gratuit et régulier aux outils informatiques.
Si le directeur général de l’Arpce s’est réjoui de ce que le projet est allé au-delà de ses objectifs en deux ans (plus de 100 localités connectées, 130 000 femmes formées, plus de 20 écoles connectées), il relève néanmoins des difficultés rencontrées comme l’accès parfois très difficile à certaines localités enclavées. Louis-Marc Sakala a également évoqué des questions d’énergie pour alimenter certains sites, et celles liées à la sécurité des installations, notamment les salles multimédias dont certaines ont été vandalisées courant 2022, mais vite réhabilitées.
Des perspectives pour le Fasuce
Salué par l’assistance, le film s’achève sur les perspectives du projet pour 2023. De manière succincte, il annonce une plus grande connectivité des localités cette année. Les sites préalablement construits en 2G seront convertis en technologie 3G, pour permettre des débits internet plus importants et l’entrée de technologies et services innovants.
« C’est en cela que le Fasuce, avec l’appui de la Banque mondiale qui nous a confié l’exécution de la plus grande composante du Projet d'accélération de la transformation numérique au Congo (PATN), va devoir connecter encore plus de localités enclavées dites zones blanches, des centres d’intérêt public, des établissements scolaires et universitaires et interconnecter les administrations », a souligné Louis-Marc Sakala, dans un échange avec la presse.
D’ici à cinq ans, le projet, sous le prisme du PATN, entend moderniser le cadre réglémentaire des communications électroniques, connecter plus de 100 écoles et 45 bureaux de poste. Le Fasuce vise, en effet, à impacter le quotidien de plus de 2 millions de personnes, en réduisant la fracture numérique dans les zones défavorisées auprès de la population à faible revenu ou vivant avec handicap.