Le gouvernement a adopté, le 19 janvier à Brazzaville, en Conseil des ministres, un projet de loi portant création d’un Institut des hautes études maritimes et fluviales (IHEMF).
L'IHEMF sera un établissement public de formation doté d’une personnalité morale et d’une autonomie financière. Celui-ci permettra de former les ressources humaines aux fins de contrôler, sécuriser et protéger les intérêts stratégiques de l’Etat en mer et dans les eaux continentales.
La création d’une telle structure de formation spécialisée traduit la volonté des pouvoirs publics de mieux préserver les écosystèmes en milieu maritime et dans les eaux continentales au regard des enjeux de l’heure, à savoir le trafic illicite, les vols à main armée, le trafic des êtres humains, la piraterie, l’exploitation illégale des ressources, la pollution.
Autant de défis qui exigent une formation adéquate des cadres et agents évoluant dans les secteurs mais aussi des personnels chargés d’en assurer la protection et la sécurisation. Le Congo possède une façade maritime de 170 km avec un port maritime en eau profonde classé parmi les plus importants du golfe de Guinée.
Le secrétaire permanent du comité interministériel de l’action de l’Etat en mer et dans les eaux continentales, Éric Dibas-Franck, salue la décision prise par le gouvernement de mettre sur pied l’IHEMF. C’est « une décision à saluer, car l’action de l’Etat en mer et dans les eaux continentales n’est pas un catalogue d’intentions », dit-il.
Et de poursuivre : « Pour qu’elle soit efficace et pérenne, et afin que notre économie bleue soit durable et prospère, il est déterminant que tous ceux qui concourent à l’action de l’Etat en mer et dans les eaux continentales soient bien informés. La formation étant une condition sine qua non pour un développement harmonieux ».
Selon le gouvernement, l’institut assurera une formation pédagogique de très haut niveau aux personnels civils et de la force publique en matière de lutte contre les phénomènes d’insécurité maritime et fluviale, de risques sécuritaires et des problématiques environnementaux.
Une fois l’IHEMF mis en place, la République du Congo sera le premier pays de l’Afrique centrale à disposer d’une entité de formation des cadres supérieurs dans les domaines maritime et fluvial où transite une grande partie du commerce extérieur et intra-communautaire.
Notons que jusque-là, les pays francophones de la région d’Afrique de l’Ouest et du centre forment leurs ressortissants à l’Académie régionale des sciences et techniques de la mer d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, ou ailleurs.