La mesure interdisant l’exportation des grumes est entrée en vigueur en République du Congo depuis le 1er janvier dernier. Le principal défi reste le renforcement des compétences locales dans la transformation du bois, l’utilisation des matériaux et le choix des espèces.
Vingt-et-un jeunes artisans congolais ont été formés aux métiers du bois à l’Université technique professionnelle de construction de Guangcha Zhejiang, à Dongyang, en Chine, grâce à un programme conclu entre l’État et la compagnie Sefyd (Société d’exploitation forestière Yuan Dong Congo). Ce partenariat devrait permettre de former quelques dizaines d’artisans tous les quatre ans à la sculpture, au dessin et au design sur bois.
Cette initiative salutaire reste insuffisante au vu de l’ambition du Congo de construire une véritable industrie de bois s’appuyant sur les entreprises locales. L’objectif de la suspension de l’exportation du bois sous forme de grume déjà applicable au port autonome de Pointe-Noire, d’après les autorités, est de permettre au secteur forestier congolais et plus largement aux industries du secteur d’augmenter leurs contributions au produit intérieur brut et donc d’élargir les recettes de l’État.
Un autre programme peut contribuer à l’atteinte de cet objectif, affirme-t-on. Il s’agit du Projet d’appui au développement d’une offre de formation professionnelle continue dans la filière forêt-bois en Afrique centrale (Adefac), financé par l’Agence française de développement (AFD). L’Adefac est mis en œuvre conjointement par le Réseau des institutions de formation forestière et environnementale de l’Afrique centrale et l’Association technique internationale des bois tropicaux jusqu’en 2024.
Présent au Congo et dans trois autres pays de la sous-région (le Cameroun, le Gabon et la République démocratique du Congo), le projet Adefac offre de la formation continue pour la filière forêt-bois (amont et aval) coconstruite par les milieux professionnels et les institutions de formation du secteur. Ces diverses formations sont censées améliorer l’employabilité et les qualifications des acteurs et de valoriser la filière économique.
Les principales cibles sont les groupements professionnels, en tant que corps intermédiaire, qui peuvent jouer un rôle clé dans l’orientation des dispositifs de formation continue, la communication sur les besoins en formation continue des entreprises; les entreprises (grandes et petites) qui seront formées à l’intégration de la fonction formation dans leur gestion, afin de mieux identifier les capacités et les besoins en renforcement des capacités qui permettent à l’entreprise d’évoluer ; et les employés pour lesquels seront développés des modules de formation continue adaptés aux besoins précis de leur secteur d’activité.