La mission conjointe Fonds monétaire international (FMI) et Banque mondiale a dévoilé son rapport, le 31 janvier à Brazzaville, sur l’évaluation de la gestion de l’investissement public au Congo. D'après le rapport, 97% d’investissements publics réalisés par l’État ont fait l’objet d’aucune évaluation préalable et de nombreux projets sont restés inachevés.
L’évaluation de la gestion de l’investissement public, y compris l’angle du champ climatique en République du Congo, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme de réforme macroéconomique conclu par le gouvernement et le FMI. La rationalisation des dépenses de l’État ainsi que la transparence dans la conduite de l’investissement public figurent parmi les priorités de ce programme triennal.
Selon le chef de mission conjointe, l’économiste principal du FMI Claude Wendling, il y a un écart entre les coûts d’investissement et l’accès aux infrastructures. La contreperformance de la gestion de l’investissement public est la principale cause de la « forte disparité » sans cesse croissante entre le monde rural et les grandes villes. Les projets inachevés et la mauvaise qualité des ouvrages, a ajouté Claude Wendling, rendent le pays vulnérable aux catastrophes naturelles observées ces derniers temps.
En effet, les chantiers lancés par les autorités, dans le cadre de ces réformes structurelles, répondent à plusieurs faiblesses recensées dans l’évaluation. Ces réformes sont de deux ordres : celles qui sont spécifiques à l’investissement public et celles transversales à la gestion publique. Les premières portent sur les stratégies sectorielles et locales en cours d’actualisation dans le Plan national de développement 2022-2026, la maturation des projets, la finalisation du cadre du partenariat public-privé…
Concernant les secondes réformes dites transversales, la mission conjointe FMI-Banque mondiale a insisté sur le passage au budget programme et le renforcement des outils de budgétisation. Il s’agit pour l’exécutif de renforcer les organes pratiques de passation des marchés publics, la gestion de la trésorerie ainsi que de permettre la transition vers la comptabilité en droits constatés et la comptabilité patrimoniale favorisant la culture de transparence.
Par ailleurs, la mission d’évaluation a mentionné quelques avancées dans le financement de l’éducation, de l’amélioration de l’accès à l’électricité, à la gestion forestière et la lutte contre les changements climatiques. Le ministre de l’Économie et des Finances, Jean-Baptiste Ondaye, a réitéré la volonté politique du gouvernement de poursuivre l’exécution du programme de réformes dans le cadre de la Facilité élargie de crédit.
« L’exécution de ce programme permet ainsi à notre pays de mettre en œuvre des réformes structurelles pour trouver son équilibre macro-économique et combler son déficit budgétaire pendant trois ans (2022-2024). Il va de soi que ce programme, qui est en marche, nécessite une évaluation de notre mode de gestion, afin d’identifier les goulots d’étranglement de notre administration dans la mise en œuvre des décisions gouvernementales », a signifié Jean-Baptiste Ondaye.
Les experts du FMI et de la Banque monde ont, enfin, recommandé l’inclusion de l’évaluation systématique des impacts liés aux changements climatiques dans la méthodologie standard des études d’impact environnemental et l’inclusion des critères de sélection de projets sensibles aux changements climatiques ; l’intégration des aspects liés aux changements climatiques dans les méthodologies standardisées, pour la prévision des besoins d’entretien des actifs ; l’alignement des stratégies sectorielles ; l’opérationnalisation du dispositif de coordination interministérielle…