Perspectives économiques : le taux de croissance estimé à 3,7% en 2023

Jeudi, Février 2, 2023 - 16:45

La reprise de la croissance du Produit intérieur brut (PIB) de la République du Congo devrait se consolider cette année (+3,7%), mieux que 1,2% de l’an dernier. Selon les projections de la Banque mondiale, présentées le 2 février à Brazzaville, la situation économique nationale demeure fragile à condition de prendre des mesures « urgentes ».

Le rebond de la croissance du PIB est tiré par le secteur hors pétrole, d’après Vincent Tsoungui Belinga, l’économiste principal de la Banque mondiale (BM) et auteur du rapport, à l’apurement partiel des arriérés de l’État envers les opérateurs économiques locaux amorcé depuis 2022, à la levée des restrictions liées à la pandémie de covid-19 et surtout à la hausse des investissements publics dus à l’augmentation des revenus pétroliers.

En effet, l’objectif du rapport de suivi de la situation économique et financière de la République du Congo de la BM, qui est à sa neuvième édition, est de susciter des discussions entre les autorités congolaises et leurs partenaires sur la nécessité de concentrer les interventions autour des priorités du pays. Il s’agit de lui permettre de mieux faire face à court terme à des risques de surendettement et de maintenir la viabilité de la dette à long terme, de rationaliser l’investissement public, y compris d’intégrer l’impact du changement climatique dans la politique du développement.  

En proie aux conséquences du changement climatique, le Congo enregistre des températures moyennes plus élevées, des pluies plus irrégulières, des inondations plus fréquentes. La persistance de ces phénomènes va perturber la production agricole nationale et provoquer des maladies, par conséquent, entraîner une hausse des coûts des soins de santé, une baisse de la productivité du travail et une dégradation des terres arables.

Concernant les mesures urgentes, la BM préconise quatre domaines d’intervention : le secteur agricole ; la productivité du travail ; la santé en instituant un système d’alerte précoce contre les maladies climato-sensibles ; et les zones côtières en vue de faire face à l’élévation du niveau de la mer. Pour répondre à la demande alimentaire, Marilyne Youbi, l’économiste pays de la BM, a insisté sur la nécessité de poursuivre les réformes agricoles, le soutien aux petits producteurs, l’implantation des zones agricoles protégées…

« Globalement, le Congo doit assurer la viabilité budgétaire, en lien avec le programme de réformes avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ; rationaliser l’assiette fiscale, par exemple réduire les nombreuses exonérations pétrolières ; améliorer le climat des affaires ; poursuivre l’apurement de la dette intérieure ; recourir à des dettes au taux concessionnel ; renforcer la performance des entreprises publiques ; accroître l’aide sociale ; appuyer le secteur agricole et accentuer la couverture vaccinale contre la covid-19 », a laissé entendre Vincent Tsoungui Belinga.     

À cet effet, le gouvernement et la BM préparent un nouveau projet de création d’activités économiques inclusives et résilientes au changement climatique (Proclimat). Une enveloppe de 82 millions dollars (près de 49 milliards FCFA) est prévue pour ce Proclimat, a annoncé Korotoumou Ouattara, la représentante résidente de la BM au Congo.  

« Impact du changement climatique, adaptation et opportunités » est le thème de ce rapport, dont la version finale sera publiée en mars prochain.  

 

 

Fiacre Kombo
Légendes et crédits photo : 
1 -Les deux responsables de la BM/Adiac 2-Les participants à la présentation du rapport/Adiac
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