Le comité interministériel va se réunir sous peu pour réfléchir sur la nouvelle facturation de l’électricité, a indiqué le 21 février le ministre de l'Énergie et de l'Hydraulique, Émile Ouosso. Le projet d'augmentation du tarif d'électricité s’inscrit dans le cadre de l’Accord avec le Fonds monétaire international (FMI), d’après les autorités.
La grille tarifaire appliquée à ce jour en République du Congo date d’un arrêté de 1994 ; le kilowattheure étant vendu entre 39 et 49 FCFA. En clair, si l'électricité est consommée à puissance constante sur une période donnée, l'énergie totale en kilowattheure est égale à la puissance en kilowatts multipliée par le temps en heures.
Cette tarification est déterminée en fonction du prix de vente de la centrale, le prix de transport, le coût de la distribution, le prix de services de la commercialisation et de services divers, a expliqué Joseph Nguenfiri Balé, le consultant du directeur général de la compagnie publique Énergie électrique du Congo (E2C).
Aucune information ne filtre pour l’heure sur la hausse des factures d’électricité. « Le coût de l’électricité chez nous n’est pas si cher par rapport aux autres pays, notamment de la sous-région. Je dirai qu’il est bas sinon moyen. Mais, les consommateurs pensent qu’il coûte cher tenant compte de leur pouvoir d’achat. C’est pourquoi, j’ai proposé au ministre de voir comment cela pourra se faire, par exemple amortir le poids sur l’économie des ménages », a suggéré le consultant.
Si le projet d’augmentation de la grille tarifaire de l’électricité aboutit, le pouvoir d’achat des ménages va prendre un gros coup. La hausse de la tarification est due non seulement aux exigences des partenaires du pays, notamment le FMI et la Banque mondiale, mais également aux investissements que les concessionnaires devront réaliser pour remettre en état les centrales hydroélectriques.
Le secteur de l’énergie est en pleine réforme depuis 2018, suite à la liquidation de l’ex-Société nationale d’électricité et la création de la société E2C. Les autorités ont engagé le processus de privatisation de quatre centrales hydroélectriques (Djoué, Moukoukoulou, Imboulou et Liouesso) et de la centrale électrique à gaz de Djéno. Le gouvernement entend améliorer la performance opérationnelle et financière du secteur, mobiliser de nouveaux investissements en vue de l’entretien des infrastructures de production, à savoir des centrales hydroélectriques, des réseaux de transport et de distribution.
Globalement, la réforme vise à accroître la production nationale, à améliorer l’accès à l’électricité pour les ménages et les entreprises, à inciter les investisseurs privés au développement du secteur, à optimiser les performances techniques, la qualité du service public…