Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a organisé le 25 février à Brazzaville un déjeuner d’affaires avec les investisseurs implantés au Congo, qui ont soumis au gouvernement un chapelet de doléances qui empêchent l’amélioration du climat des affaires au Congo.
Soixante-dix opérateurs économiques et chefs d’entreprise ont participé au premier déjeuner d’investisseurs organisé par le gouvernement, après la publication d'une enquête réalisée par l’Agence pour la promotion des investissements auprès des entreprises sur les difficultés qu’elles rencontrent. Il ressort que les opérateurs économiques sont confrontés aux difficultés de tout genre, parmi lesquelles l’insécurité judiciaire. A ce propos, plusieurs sociétés enquêtées ont fait état des « décisions de justice totalement iniques » à leur encontre, sanctionnées par des condamnations judiciaires à des montants exorbitants.
La même enquête relève aussi un grave harcèlement fiscal, perpétré par une multiplicité de taxes, avec succession de contrôles administratifs qui s’effectuent sur une longue période et qui, du reste, portent préjudice sur le fonctionnement normal de leurs entreprises.
Les investisseurs rencontrent aussi de grandes difficultés en matière de transfert de fonds. En effet, ils se plaignent de ce qu’un simple transfert d’argent actuellement au Congo peut durer en moyenne six mois pour qu’il soit effectif. Un délai qu’ils estiment trop long et qui impacte sur leurs activités quotidiennes. En plus, pour la même opération, les banques exigent trop de papiers qui prennent du temps pour être réunis.
La cherté du péage, un autre problème
En ce qui concerne le transport des marchandises, les investisseurs fustigent les prix exorbitants du péage sur la Nationale 1, entre Brazzaville et Pointe-Noire. Cette hausse des prix affecte leurs sociétés mais aussi impacte considérablement le panier de la ménagère.
Ajouter à cela le manque d’infrastructures de base à travers le pays. Les hommes d'affaires ont relevé, entre autres, la dégradation de la Nationale 2; le manque de pont sur la rivière Sangha au niveau de Ouesso, dont la traversée par bac d’un moyen poids lourd coûte 250 000 FCFA, surtout pour les sociétés forestières.
C’est donc tous ces problèmes qui portent préjudice au bon fonctionnement des entreprises au Congo et qui mettent à mal la diversification de l’économie, mais pour lesquels ils sollicitent l’intervention du gouvernement.
Pour sa part, le Premier ministre a pris acte des doléances des investisseurs et promis de travailler dorénavant avec eux dans le cadre du dialogue public-privé afin qu’ils trouvent ensemble des solutions idoines.
« Le gouvernement n’est pas insensible aux problèmes qui lui ont été posés. Nous allons lutter ensemble contre la corruption, la concussion, les pots de vin qui se traduisent par tout ce qui a été dénoncé par les opérateurs économiques. Mais j’exhorte à dénoncer ces comportements qui ternissent l’image du Congo à l’extérieur. Pour ce faire, nous allons mettre en place une cellule d’éveil judiciaire dans les cours et tribunaux afin de mettre un terme à ces comportements déviants », a indiqué Anatole Collinet Makosso.
Le Premier ministre a ainsi annoncé quelques mesures administratives qui permettraient aux entreprises de bien fonctionner afin qu’elles soutiennent l’économie nationale.